Des résultats en berne, des craintes pour 2013
Après une décennie exceptionnelle, le secteur du ciment fait grise mine. La baisse de la demande et l’augmentation des capacités fait craindre le pire pour 2013.
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Nabila Fathi
Le 21 mars 2013 à 12h55
Modifié 21 mars 2013 à 12h55Après une décennie exceptionnelle, le secteur du ciment fait grise mine. La baisse de la demande et l’augmentation des capacités fait craindre le pire pour 2013.
Serait-ce la fin des années fastes pour les cimentiers ? Plusieurs indicateurs laissent croire que les performances mirobolantes réalisées par le secteur jusqu’en 2011 font définitivement partie du passé. En tout cas, la baisse des résultats financiers 2012 de Ciment du Maroc, Lafarge et Holcim, tous les trois cotés en bourse, et la chute des volumes des ventes du ciment en janvier (-25%) et février (-18%) renseignent sur un renversement des tendances, amorcé depuis juin dernier.
«La forte baisse des ventes est due d’abord au ralentissement du rythme de construction des logements surtout dans le segment économique, principal ressort de la demande en ciment, ainsi qu’à l'impact saisonnier des pluies sur l'activité des chantiers. Cela dit, le manque de liquidités sur le marché a aussi pesé sur le financement de l'activité du secteur BTP.», explique Dominique Drouet, président du directoire de Holcim Maroc.
L'arrivée d'un nouvel opérateur risque d'aggraver la situation
Il faut savoir que le secteur cimentier est cadencé par l’évolution de l’immobilier, la participation des chantiers routiers ou autoroutiers étant négligeable dans le chiffre d’affaires global. « Il s’agit d’une filière purement locale, donc fortement corrélée à l’activité économique du pays. La baisse de la production en logement dans certaines grandes villes a tout naturellement eu un effet négatif sur l’activité des cimenteries. », argumente un analyste financier.
Autre facteur et non des moindres expliquant la baisse des carnets de commandes des trois plus grandes cimenteries au Maroc, l’arrivée sur le marché d’un nouvel opérateur qui arrive à rafler environ 10% des parts du marché. Il s’agit de Ciments de l’Atlas, la cimenterie d’Anas Sefrioui, lancée en avril 2010 à Ben Ahmed (70 km de Casablanca) et dotée d’une capacité de production annuelle de 1,6 million de tonnes.
Cette situation ne laisse pas insensibles certains cimentiers. Elle risque de s’aggraver si Miloud Chaâbi décide de dépoussiérer son projet de cimenterie, en suspens pour le moment, ou encore si les rumeurs sur la création de nouvelles unités dans le Nord du Maroc et dans la région du Souss, s’avèrent vraies. « Si ces projets venaient à se réaliser, ils aggraveraient la situation de déséquilibre entre une offre, déjà excédentaire et une demande, plutôt poussive », s’alarme le président du directoire de Holcim Maroc.
Mais si la surcapacité est imminente, pourquoi certaines cimenteries continuent-elles alors de renforcer leurs capacités ? «La situation des opérateurs déjà installés est différentes. Leurs investissements dédiés aux équipements sont quasiment amortis. Ce sont les nouveaux qui souffriront le plus de la surcapacité. Ils ne pourront pas éviter de passer par une période critique.», répond un expert du secteur.