Najib Boulif au sujet de la Caisse de compensation : “Rien ne changera avant la fin du ramadan”

Quatre questions à Mohamed Najib Boulif, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance. La réforme structurelle de la Caisse est repoussée à la fin de l’année. Par contre, deux mesures risquent d’entrer en vigueur après ramadan : l’indexation des produits pétroliers et le hedging.  

Najib Boulif au sujet de la Caisse de compensation : “Rien ne changera avant la fin du ramadan”

Le 24 juin 2013 à 15h13

Modifié 11 avril 2021 à 2h35

Quatre questions à Mohamed Najib Boulif, ministre chargé des Affaires générales et de la gouvernance. La réforme structurelle de la Caisse est repoussée à la fin de l’année. Par contre, deux mesures risquent d’entrer en vigueur après ramadan : l’indexation des produits pétroliers et le hedging.  

Pouvez-vous nous dire exactement ce que vous prévoyez de faire concernant la caisse de compensation ?

D’une part, il y a la grande réforme de la compensation. Nous sommes en train de la finaliser ; techniquement, nous sommes prêts mais au niveau de la coalition gouvernementale, il y a un certain nombre de petits détails à régler. Essentiellement ceux qui concernent les transferts financiers directs[i], pour savoir s’ils doivent être conditionnés ou pas. Sur cette question comme vous le savez, on est toujours à la recherche d’un consensus.

Donc pas de décision avant plusieurs semaines ?

En effet, sur la refonte du système global de la Caisse, il n’y a pas de décision avant plusieurs semaines. Le second point, justement, c’est que nous sommes en train d’assainir la Caisse de plusieurs manières.

En suivant les fluctuations des cours internationaux, nous avons constaté que certaines baisses ces deux derniers mois peuvent permettre d’atteindre une enveloppe globale de dépenses limitée à 40-42 milliards de DH sur l’ensemble de l’année 2013.

Comment ?

A partir de deux axes essentiels. Le premier axe est celui de l’indexation.

Au niveau de l’indexation, on est en train de trouver une formule pour qu’à partir d’un certain seuil de prix des produits pétroliers, et lorsque ces prix pétroliers dépassent un certain seuil avec une certaine marge, il y aurait une répercussion des prix à la pompe, mais lorsque les prix baissent, il y aura également répercussion. Mais cela ne sera fait ni avant ni pendant le ramadan, afin d’éviter tout abus et toute manipulation. Ce que je viens de dire concerne seulement les produits pétroliers, et pas le sucre.

Le deuxième axe est celui de la couverture du risque de la hausse des prix. Il s’agit du système de hedging par lequel nous allons souscrire une assurance qui couvre la compensation à partir d’un certain niveau de prix.

En faisant l’indexation et le hedging nous restons dans le cadre de la réforme souhaitée.

 

Le sucre n’est pas concerné, les carburant si, et rien ne sera décidé avant la fin du ramadan

 

Lors de votre discours devant la jeunesse du PJD ce samedi 22 juin, vous avez exprimé un certain optimisme sur l’économie marocaine…

Lorsque je parle d’optimisme, c’est par rapport à des objectifs décidés pour 2013 et que certains pensaient inaccessibles. On avait craint un déficit budgétaire de 7%, mais là on s’achemine plutôt vers 6% ou moins.

Deuxième point, on a démarré l’année avec un déficit de la balance des paiements de presque 10% du PIB, et là on va vers 7,5-% à 8%. Trois, la Loi de Finances escomptait un taux de croissance de 4,8%, on est dans une fourchette de 4,5% à 5,5%. 

Côté recettes, celles du tourisme sont en augmentation sur la période janvier-mai par rapport à 2012. Idem pour les transferts des Résidents marocains à l’étranger (RME) et des investissements directs étrangers (IDE).  Enfin, nos réserves de devises sont à 4 mois et 10 jours contre 3 mois et quelques jours il y a une année. 

Ces éléments sont positifs, l’agriculture se porte bien. Nous avons des soucis du côté de l’industrie mais nous espérons capitaliser sur la reprise américaine et ensuite européenne au cours des 6 prochains mois.

Nous travaillons avec les investisseurs arabes du Golfe et lorsque nous mettrons en place le cadre financier islamique, nous aurons forcément un certain nombre d’investisseurs qui vont s’intéresser à nous. Tout cela est positif pour l’année 2013. 

Pour le militant et ministre Najib Boulif, y a-t-il actuellement une crise politique ?

 

Au niveau de la coalition gouvernementale, je peux vous assurer qu’il n’y a pas de crise gouvernementale.

Il y a crise d’un parti donné qui n’est pas satisfait pour des raisons données. Avec  l’arrivée de M. Chabat à la tête de son parti,  il voulait marquer de son empreinte l’action du gouvernement, il voulait une nouvelle charte de la coalition, il l’a eue, il voulait certains amendements et le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane les a acceptés.

Mais sa manière de faire a fortement déplu aux autres partis de la coalition au gouvernement. Lorsque vous dites à quelqu’un qu’il doit aller voir un psychiatre ou Bouya Omar, je pense que c’est une déclaration de guerre intentionnée. Ce sont ces manières-là qui agacent le chef du gouvernement.  

Sinon, nous sommes d’accord sur les principes, il y a des réunions permanentes, une revue du programme du gouvernement en fonction des nouveautés. Les conseils de gouvernement se tiennent correctement, les ministres de l’Istiqlal font bien leur travail, au niveau du parlement les votes se passent sans problème.

Où se trouve le problème ?

C’est Chabat et ses déclarations.

 

[i]NDLR : Les aides directes aux populations défavorisées ou vulnérables posent plusieurs questions préliminaires, parmi lesquelles le ciblage. Par ailleurs, selon nos informations, le PJD souhaite que l’aide publique directe qui va remplacer, à terme, les subventions, soit conditionnée par des engagements de la part des familles bénéficiaires relatifs par exemple à la santé maternelle ou infantile et à la scolarisation obligatoire des enfants.

Selon nos informations, l’Istiqlal souhaite qu’il n’y ait pas de conditionnalité.

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