M. Chabat dément également les informations que nous avons obtenues auprès de sources istiqlaliennes qui ont requis l’anonymat et selon lesquelles des discussions ont eu lieu entre le PJD et le PI pour trouver un compromis.

Enfin, interrogé au sujet de l'éventualité d'un gouvernement minoritaire en cas de retrait de l'Istiqlal, M. Chabat a répondu par un laconique: "pas obligatoirement". "Est-ce que vous pensez à une alliance avec le PAM?", demande le journaliste. "Pas nécessairement. Le PJD pourrait trouver un autre parti qui ferait passer son intérêt propre avant l'intérêt général".

Cette courte déclaration de Hamid Chabat ajoute au brouillard ambiant. Même des dirigeants istiqlaliens nous ont confié se sentir complètement perdus et avoir du mal à suivre la ligne de leur chef.

Hamid Chabat avait été reçu mercredi après midi à Oujda par le Souverain. Le porte-parole du parti, Adil Benhamza, s’est dit satisfait, hier mercredi 26 juin, à ce sujet juste après la réunion d’urgence du comité exécutif. Selon lui, «le parti reste ouvert à différents scénarios ».

D’après les propos du porte-parole, le secrétaire général du parti de la balance a expliqué la décision du retrait de son parti de la formation gouvernementale. Et a, par ailleurs, exprimé le soulagement du comité exécutif quant à l’arbitrage royal garanti par l’article 42 de la constitution. Celui-ci stipule, entre autres, que le Roi veille au bon fonctionnement des institutions constitutionnelles, et qu’il est garant du choix démocratique.

Le comité exécutif a exprimé sa satisfaction à la fois en ce qui concerne l’audience royale mais aussi par rapport à la tournée nationale du secrétaire général dans les quatre coins du royaume, durant laquelle il expose, ici et là, les raisons du retrait du PI du gouvernement Benkirane.

En attendant l’arbitrage du palais, le comité exécutif de l’Istiqlal continuera sa tournée nationale pour sensibiliser et expliquer la décision de retrait dans différentes villes du royaume, et continuera, par ailleurs, à émettre des recommandations en vue d’améliorer le travail du gouvernement.

Finalement, le porte-parole de l’Istiqlal a déclaré que le parti restera ouvert à toutes les propositions qui se présenteront à lui durant les jours à venir.

Suivant cette déclaration, deux hypothèses nous paraissent plausibles : la première serait que le parti de l’Istiqlal quitte la formation gouvernementale, laissant le PJD faire cavalier seul dans un gouvernement de minorité. La deuxième serait de trouver un compromis entre les composantes de la majorité. D’après des sources proches de l’exécutif istiqlalien, lePI et lePJD ont discuté de la possibilité d’un compromis qui peut déboucher sur un remaniement ministériel d'une part; et sur une charte de fonctionnement de la majorité gouvernementale d'autre part, prévoyant notamment des mécanismes de concertation et de prise de décision.

Mais cette seconde hypothèse est démentie par Hamid Chabat lui-même dans sa courte déclaration à Médias 24.

Des dirigeants istiqlaliens avouent être dans le brouillard. Le grand public aussi.