Mais quelle mouche a piqué le maire de la cité ismaélienne ? se demandent, médusés, des internautes moqueurs, à l’annonce de la candidature de Meknès pour abriter les jeux Olympiques de 2024. Comment une idée aussi extravagante a-t-elle pu effleurer, ne serait-ce que pour quelques secondes, l’esprit du maire ?

Conscient du caractère sérieux, et non moins burlesque, de cette décision, Médias 24 n’a pas hésité à s’enquérir des motivations profondes d’Ahmed Hilal. « Aujourd’hui, des voix s’élèvent réclamant que le Maroc abrite de grandes manifestations sportives, notamment les jeux Olympiques de 2024. Beaucoup afficheront un sourire mais l’ambition demeure tout de même fondée et légitime », déclare-t-il. Nous nous contenterons, en ce qui nous concerne, d’afficher un sourire. Beaucoup, soit dit en passant, seraient tentés de découvrir ses voix qui s’élèvent et qui – en plus – réclament que le Maroc abrite une aussi grande manifestation planétaire.

Un argument-bateau diront certains, simpliste diront d’autres. Mais le maire a plusieurs cordes à son arc : « La position géographique du Maroc est une bénédiction du ciel. Le Royaume constitue la porte de l’Europe sur l’Afrique et le trait d’union entre les deux continents et une passerelle entre les peuples. Le tempérament de la population marocaine est un facteur de séduire des visiteurs, agréablement surpris par l’hospitalité et l’esprit de tolérance des Marocains. », poursuit-il, toujours avec la même ferveur.

Merci le Ciel ! Mais, si l’hospitalité constitue un critère de poids, comme semble le présenter M. Hilal, pourquoi la ville de Tifelte n’organiserait-elle pas une telle manifestation ? Car, après tout, les habitants de Tifelte ne sont-ils pas aussi ouverts que les Meknassis ?

Une objection que le maire, qui ne recule ni devant le manque flagrant d’infrastructures ni devant la concurrence d’Istanbul et de Dubaï, balaie d’un revers de la main, arguant que Meknès a réussi « magistralement » les Jeux mondiaux de la paix, en 1990 (excellente année, au demeurant, pour les crus marocains…). Et il poursuit, confiant : « Le risque d’un manquement à l’engagement est inexistant dans la mesure où l’Etat Marocain cautionne l’événement comme il l’a fait pour tous les événements d’envergure organisés dans le pays comme les Jeux méditerranéens de 1983 qui ont été une réussite totale. »

Après ce plaidoyer passionné et passionnant, les sceptiques, pour peu qu’ils soient de bonne foi, n’auront d’autre choix que se rallier à la cause du maire. Les félicitations de Londres, Pékin et Athènes commencent, d’ores et déjà, à tomber. Souhaitons, enfin, bonne chance à la ville de Zghengehn, dont les habitants, rappelons-le, sont réputés pour leur hospitalité et la qualité de leurs gâteaux, qui s’apprête à abriter la prochaine édition des jeux Olympiques d’hiver.