Startupyourlife, le mouvement marocain des entrepreneurs innovants

Séduits par le modèle américain de la startup, une centaine de jeunes porteurs de projets IT innovants s'organisent pour apprendre des erreurs des autres : Startupyourlife est un mouvement contre la culture de l'échec.

Startupyourlife, le mouvement marocain des entrepreneurs innovants

Le 13 janvier 2014 à 17h36

Modifié 13 janvier 2014 à 17h36

Séduits par le modèle américain de la startup, une centaine de jeunes porteurs de projets IT innovants s'organisent pour apprendre des erreurs des autres : Startupyourlife est un mouvement contre la culture de l'échec.

 

 

 

Startupyourlife, le mouvement marocain des entrepreneurs innovants

 

Une culture de l'échec qui règne sur le marché marocain des nouvelles technologies encore immature et très peu encadré. Très en retard par rapport à ses voisins, le Maroc a pourtant le potentiel de leader régional en IT.

 

“Tu as essayé, cela n'a pas marché, maintenant trouve-toi un travail normal” : tout jeune marocain s'essayant à l'aventure entrepreneuriale s'est vu sermonner, à la première difficulté, au moins une fois par un de ses proches. L'échec est souvent considéré comme une fatalité, une preuve que l'on n'est pas assez doué pour réussir. On condamne la prise de risque à laquelle on privilégie la sécurité.

Pourtant c'est la culture du risque qui fait les plus belles réussites, ici ou ailleurs. Une leçon bien assimilée par les jeunes entrepreneurs de Startupyourlife, essentiellement formés aux nouvelles technologies à l'étranger, et soucieux de créer leur startup au Maroc. Pour Amine Azariz, un des co-fondateurs du mouvement, “l'objectif est de développer l'entreprenariat web au Maroc en réunissant les porteurs de projets innovants”.

Trouver des solutions ensemble, c'est le crédo de ces entrepreneurs dont une majorité a déjà tenté l'expérience entrepreneuriale.

Amine Azariz, étudiant marocain en architecture SI (systèmes d'information) à Paris, a ainsi lancé en février 2010 Greendizer, un agrégateur de factures en ligne dont le succès en France ne s'est pas poursuivi au Maroc. Malgré une levée de fonds de 500.000 euros, Greendizer s'est mal adapté aux clients marocains : “L'offre IT est trop en avance par rapport aux besoins des entreprises marocaines”, confie-t-il à Médias 24.

Depuis sa création il y a un an, Startupyourlife a organisé plusieurs cafés et workshops dédiés aux entrepreneurs. Les profils des membres ne comprennent pas uniquement des formations étrangères: “Startupyourlife compte des diplômés de Harvard ou du MIT, mais également des étudiants sortant des universités marocaines. La plupart sont spécialisés dans les nouvelles technologies, les autres ont néanmoins la fibre IT”, ajoute Amine Azariz.

Pour ces jeunes startuppers, le frein essentiel au développement de l'entreprise web au Maroc n'est pas tant l'aspect financier ou administratif qui handicapent la PME, mais plutôt l'absence d'infrastructures adaptées à l'innovation. Les startups nécessitent en effet des espaces de co-working, où l'échange des idées et des expériences nourrit les projets les uns des autres.

Un autre membre de Startupyourlife, Zouhair Majzoub, qui travaille actuellement sur la plateforme de paiement en ligne Amanpay, explique à Médias 24 que son principal handicap est d'ordre logistique : “Pour lever des fonds, il faut disposer d'un local adapté ; un porteur de projet n'a pas d'autre choix que de recevoir dans les cafés, ce qui donne l'impression d'un manque de professionnalisme”.

Ce maroco-libanais de 26 ans regrette que le Maroc ne dispose pas d'espaces dédiés aux jeunes entrepreneurs, comme c'est le cas au Liban, où une initiative gouvernementale a réussi à installer un environnement très favorable au développement des projets innovants. Le pays compte en effet de nombreux accélérateurs de startups, comme Seeqnce, qui accompagne les participants avant même qu'ils développent leur idée.

C'est également le cas en Jordanie, où le roi Abdullah a pris la ferme décision d'investir dans l'entreprenariat web suite au rachat en 2009 de Maktoob, le premier service de mailing en ligne arabe/anglais, par Yahoo ! pour la somme de 160 millions de dollars. Le roi soutient la création d'un fonds d'investissement et de développement (Oasis500) tandis que la reine Rania lance QREC, une compétition pro destinée aux projets innovants. En moins de deux ans, Amman s'est hissée au 10e rang mondial des meilleurs endroits pour créer une entreprise technologique et le premier pays en termes d'investissements.

Le Maroc a pourtant l'une des meilleures, voire la meilleure connexion à internet de la région MENA. En plus du climat des affaires très favorable à l'investissement étranger, le Maroc dispose de tous les éléments pour dominer le marché arabe et africain des IT. C'est en tout cas l'ambition des jeunes membres de Startupyourlife, qui attendent de Moulay Hafid Elalamy, nouvellement nommé à la tête du ministère de l'Industrie, du Commerce, de l'Investissement et de l'Economie numérique, un soutien juridique et un accompagnement pour stimuler le marché marocain des IT.


 

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