La société civile constitue un front contre le racisme

Un large panel d’intellectuels et d’artistes ont participé vendredi au lancement de la campagne nationale contre le racisme à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

La société civile constitue un front contre le racisme

Le 22 mars 2014 à 9h07

Modifié 22 mars 2014 à 9h07

Un large panel d’intellectuels et d’artistes ont participé vendredi au lancement de la campagne nationale contre le racisme à l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale.

Cette rencontre à forte valeur symbolique donnera le La à une large manifestation qui prendra plusieurs forme. Tel est en tout cas le souhait des organisateurs.

Abdellatif Laabi n’y va pas de main molle, évoquant le racisme ostensible des Marocains, dû à leur passé historique (pas si lointain) d’esclavagistes, qu’il faudra absolument corriger, à travers notamment une reconnaissance de leurs propre responsabilité dans la traite négrière.

Il est plus que jamais urgent de procéder à de profondes réformes tant au niveau légal que social pour garantir les droits élémentaires des populations migrantes. Cela passe par «une révision de la loi 02-03 qui criminalise l’immigration clandestine» estime Abdallah Zniber, coordinateur du réseau IDD, en insistant sur le respect des migrants à travers le renforcement de leurs droits, et l’arrêt des opérations d’expulsions.

Mais d’où nous vient ce racisme primaire? L’intellectuel Ahmed Assid tient sans doute un début de réponse: «les Marocains n’assument pas leur africanité, et n’assument pas leur racisme, même lorsqu’il est apparent.» Tourner le dos aux problèmes n’a jamais permis de les résoudre. L’urgence est, selon A. Assid est de modifier les manuels scolaires dans lesquels «tous les enfants sont blancs. Il n’y a pas de place à la pluralité.» De plus, une campagne média est plus que nécessaire pour sensibiliser le public.

Même son de cloche de la part du dramaturge Driss Ksikes pour qui il est nécessaire d’agir sur 3 niveaux, à commencer par l’école qui prône des valeurs telles que l’unicité qui s’apparente à un certain nationalisme maquillant la non-acceptation de la diversité, d’où la nécessité de revoir les curricula scolaires.

Autre point sur lequel il faut agir selon D. Ksikess: les médias, rappelant au passage la couverture déplacée d’un hebdomadaire de la place. «Il faut prendre des mesures contre ces dérives. Il faut des garde-fous.» Finalement, le troisième axe porte sur le champ culturel comme vecteur de brassage et de mixité, afin de faire concurrence aux discours stéréotypés. A ce propos, le dramaturge observe qu’il n’y a, au Maroc qu’une «pluralité de façade. Car, le vivre-ensemble est une co-construction plutôt qu’un consensus» avant de rajouter que les Marocains appellent tolérance, ce qu’ils devraient appeler  acceptation. En bref, «la horde primitive est toujours parmi nous.»

Mêmes convictions, autre combat. Dans l’arène politique, la députée PAM Khadija Rouissi note l’implication de son parti dans la lutte contre la discrimination. Une proposition est actuellement en train d’être étudiée en commission parlementaire.

Ce texte criminalise toute discrimination basée sur une distinction géographique, nationale ou sociale, ou portant sur le sexe ou la situation familiale, sur la santé, la situation de handicap, l’opinion politique ou l’appartenance syndicale. Et les peines proposées sont exemplaires, allant de 3 mois à 2 ans de prison, et à une amende comprise entre 10 et 100 mille dirhams.

Les prochains jours seront surement des plus mouvementées. En effet, les ambitions du collectif sont gigantesques au regard des moyens financiers et humains alloués; le collectif espère atteindre une liste d’un million de signataires appelant à l’abolition de toute forme de discrimination.


 

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