Mustapha Maya Amaya, recruteur de Da’ech, évadé d’une prison marocaine en 2012
Maya Amaya est le seul Espagnol (et Européen) du groupe démantelé à Mélillia. Les huit autres présumés terroristes sont tous Marocains et ont été arrêtés à Nador par la DST.
Contrairement à ce qu’affirme le communiqué du ministère espagnol de l’Intérieur, Maya Amaya n’est pas d’origine marocaine. Il est né de parents espagnols émigrés en Belgique dans les années 1960. C’est son épouse qui est marocaine.
Né à Bruxelles de parents espagnols en 1963, Maya Amaya s’était converti à l’islam avant de s’installer à Malaga au milieu des années 1980.
Actif dans les milieux islamistes du sud de l’Espagne, il se fait remarquer par les services de sécurité espagnols au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 de New York.
Dans les années 1980, Maya Amaya avait séjourné en prison à Malaga pour vol et trafic de drogue. «Mais cela, s’était avant que je me convertisse à l’islam,» affirmait-il. Au fil des ans, Maya Amaya a également développé un handicap physique qui l’obligera de plus en plus à se déplacer en chaise roulante.
La burqua et le fouet
A l’automne 2001 au lendemain des bombardements américains qui frappent l’Afghanistan dès le mois d’octobre, Mustapha Maya Amaya occupera une mosquée du vieux Malaga située près de la cathédrale et du musée Picasso. Il s’y fera connaître en y affichant un manifeste intitulé «Les talibans et les femmes».
«Il y défend le port de la burqa et les coups de fouet» rapporte le journaliste d’El Pais Jorgé A. Rodriguez. Pour Maya Amaya, «la burqa est un habit traditionnel, comme l’est la robe de flamenco».
Dans d’autres déclarations, Maya Amaya défendra les coups de fouet, la peine de mort et la lapidation. «Si c’est cela être intégriste, donc je suis intégriste» déclare-t-il.
Maya Amaya qui a été arrêté à Mélillia vendredi 26 septembre à l’aube vivait dans un appartement squatté dans le quartier populaire de La Canada sur la rue Osa Mayor où se trouve la Mezquita Blanca, la mosquée blanche.
Il avait été arrêté au Maroc en 2010 avant de s’échapper de prison en décembre 2012, d’épouser une femme marocaine et de se réfugier à Mélillia où «la police le surveillait depuis cinq ans» indiquent des sources de presse espagnoles
Maya Amaya avait été interpellé le 13 mars dernier suite au démantèlement d’une cellule de sept jihadistes répartis entre Malaga (1), Mélillia (3) et Nador (3). Il avait été libéré quelques jours plus tard.
Il est soupçonné d’être un recruteur actif pour les cellules jihadistes de Syrie et d’Irak, mais également de Libye et du Mali. Son frère, un ancien légionnaire espagnol est engagé auprès d’AQMI, Al-Qaida au Maghreb Islamique, au Mali. Mustapha Maya Amaya aurait acquis une bonne connaissance des armes auprès de son frère.
Les enquêteurs indiquent ce vendredi que Maya Amaya maintenait d’étroites relations avec des jihadistes en Belgique et en France, en Libye, au Mali, ainsi qu’au Maroc, en Turquie et en Syrie. Selon le site www.counterjihadreport.com, Maya Amaya a recruté pour Daech et pour AQMI. Il s’est lui-même s’est rendu au Mali l’an dernier.
Son dossier est actuellement entre les mains de la plus haute juridiction criminelle espagnole, l’Audience nationale et la procédure a été dès ce vendredi matin classée secrète.
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