Les métiers du marché des capitaux seront habilités à partir de 2018

Le gendarme de la bourse a décidé d’imposer aux personnes physiques exerçant des fonctions au sein du marché le passage d’un examen d’habilitation. Les analystes financiers et les traders devront ainsi passer un test pour pouvoir continuer l’exercice de leur métier. 

Les métiers du marché des capitaux seront habilités à partir de 2018

Le 4 juillet 2017 à 15h21

Modifié 4 juillet 2017 à 15h21

Le gendarme de la bourse a décidé d’imposer aux personnes physiques exerçant des fonctions au sein du marché le passage d’un examen d’habilitation. Les analystes financiers et les traders devront ainsi passer un test pour pouvoir continuer l’exercice de leur métier. 

Les métiers du marché seront habilités à partir de 2018. C’est l’une des nouvelles décisions de l’AMMC, qui veut profiter du renforcement de l’indépendance que lui a procurée son nouveau statut pour rehausser les capacités et les compétences des personnes qui exercent au sein du marché.

Ainsi, pour exercer quelques fonctions et métiers qui interviennent sur la place boursière et toutes autres activités en lien avec le marché des capitaux, il faut réussir un examen.

"Pour fixer les règles, nous avons effectué un travail de benchmark à l’international, et nous avons vu ce qui se passe sur les marchés qui ont cette obligation depuis plusieurs années", explique Hicham Cherradi, le directeur des marchés à l’AMMC.

Coller aux standards internationaux

Cette habilitation sera matérialisée par une carte professionnelle, qui sera délivrée par l’AMMC. L’objectif principal consiste à renforcer la capacité des opérateurs notamment en matière de compétences techniques.

Le gendarme de la bourse, et grâce à ce dispositif, veut coller aux normes internationales en la matière. Les fonctions qui seront habilitées sont le contrôle interne, l’activité de négociation, la gestion de portefeuilles et l’analyse financière.

"Cette liste n’est pas exhaustive, elle sera mise à jour selon les besoins. Un arrêté ministériel devra statuer sur les fonctions qui seront concernées", précise Hicham Cherradi. Dans ce nouveau processus, le gendarme de la bourse aura la lourde tâche d’organiser les examens et les modalités d’évaluations pour les différents postes et métiers.

Actuellement, et à périmètre constant, les personnes concernées par cette nouvelle procédure sont environ 300, selon les responsables de l’AMMC. Ce nombre sera évidemment amené à augmenter vu les ambitions grandissantes de la place casablancaise.

Des connaissances techniques obligatoires

"Les activités de marché évoluent très rapidement et le Maroc se prépare à en accueillir de nouvelles. L’exemple parfait, c’est le marché à terme qui rentrera très prochainement en vigueur. Il faut que les personnes qui exercent au sein du marché, aient une parfaite maîtrise des nouvelles techniques", ajoute Hicham Cherradi.

L’AMMC espère donc que les personnes physiques qui exercent ces fonctions sur le marché soient, non seulement, armées des compétences minimales techniques mais devront aussi connaître les règles déontologiques.

Les personnes éligibles à cette habilitation sont les personnes ayant une formation sanctionnée par un diplôme d’enseignement supérieur. Elles doivent aussi justifier au moins deux ans d’expérience professionnelle dans le domaine financier et exercer à plein temps auprès d’un opérateur de marché.

La carte professionnelle est valable 3 ans, et renouvelable deux fois après examen. Cela dit, et pour ne pas fâcher les anciens du marché, l’AMMC a choisi d’alléger les conditions pour les personnes ayant une expérience supérieure à 10 ans. "Ces personnes devront passer une seule fois l’examen d’habilitation. Elles devront suivre un programme de formation qui sera décliné par l’autorité de marché", explique Hicham Cherradi à Médias24. 

Une approche disciplinaire

L’approche du gendarme de la bourse est aussi disciplinaire. "Si une personne physique est responsable d’un manquement, elle pourrait se voir retirer, d’une façon provisoire ou définitive, la carte professionnelle par le collège des sanctions", explique Hicham Cherradi.

Le candidat dispose de plusieurs sessions pour réussir, mais avec une limite. Cela dit, l’AMMC a instauré quelques règles pour le bon fonctionnement. En cas d’échec au premier test, le candidat pourra continuer à exercer jusqu’à la session suivante. S’il n’y arrive pas lors du deuxième examen, le gendarme de la bourse lui imposera de cesser d’exercer temporairement jusqu’à la session suivante. Cependant, si au bout de trois essais, le candidat n’obtient pas le score minimum, la loi l’oblige à ne plus exercer cette fonction.

Un comité consultatif d’habilitation a été mis en place et il est composé en plus des responsables de l’AMMC, des autres intervenants du marché et des associations des professionnels du secteur. "Le processus de l’habilitation sera progressif. Il commencera en 2018 et sera étalé sur 2 à 3 années pour couvrir l’ensemble des fonctions qui seront identifiées", précise Cherradi.

"Nous avons besoin de rehausser les capacités et les compétences des personnes qui exercent au sein du marché. Nous avons reçu un feed-back positif de la part de ces personnes, car cela renforcera leur notoriété et leur facilitera aussi la mobilité. Le détenteur de la carte pourra même aller travailler à Dubaï grâce aux partenariats que nous sommes en train de préparer avec des organismes internationaux de certification", conclut le directeur des marchés à l’AMMC.
 

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