Maroc: se qualifier, mission (presque) impossible

Arithmétiquement, tout espoir de passage au second tour n'est pas perdu. Mais cela relèverait du miracle. Pour Hervé Renard, il reste de l'espoir.

Maroc: se qualifier, mission (presque) impossible

Le 16 juin 2018 à 8h38

Modifié 16 juin 2018 à 8h38

Arithmétiquement, tout espoir de passage au second tour n'est pas perdu. Mais cela relèverait du miracle. Pour Hervé Renard, il reste de l'espoir.

Noureddine Amrabet victime d'une commotion cérébrale, ne reprendra pas les entraînements avant une semaine. A l'image de ce joueur qui n'a pas démérité, toute l'équipe nationale est assommée. Elle fait l'essentiel du match et a été victime d'un coup du sort. Peut-être aussi de mauvais choix tactiques de son sélectionneur.

L'équipe n'a rejoint son camp d'entraînement, à 500 km au sud de Moscou, qu'à deux heures du matin ce samedi. Les joueurs sont abattus. Renard va essayer de les remobiliser. Une tâche difficile.

Les chances de passer au second tour paraissent bien théoriques. Il faudrait écarter au moins l'un des deux monstres sacrés, l'Espagne ou le Portugal.

A l'issue de cette première journée dans le groupe B, l'Iran est en tête du groupe (3 points), suivi de l'Espagne et du Portugal (1 point chacun) puis du Maroc (0 point).

Le Onze marocain s'est crucifié dans les arrêts de jeu

La sélection s’est fait surprendre dans le temps additionnel en laissant filer, vendredi à Saint-Pétersbourg, son premier match de retour sur la scène mondiale (0-1) contre les Iraniens, pourtant à leur portée.

Le but assassin dans les arrêts de jeu contre son camp de Bouhaddouz pèse lourd sur l’ensemble du groupe qui concède ainsi sa première défaite en dix-neuf rencontres et qui doit se mordre les doigts de ses occasions ratées en début de match. L’équipe a assuré la possession de la balle, les statistiques le confirment (62%) mais elle a été stérile et sans aucun bénéfice.

Comme à leur accoutumée, les Lions de l’Atlas ont entamé sur les chapeaux de roue cette rencontre, une équation des plus simples puisque le succès permettrait, aux deux parties en opposition, de se mettre en bonne disposition avant les deux ogres du groupe, Portugal et Espagne.

L’équipe s’est montrée entreprenante face à des Iraniens recroquevillés dans leur camp se créant quelques opportunités qui auraient pu connaitre une meilleure issue surtout lors d’un cafouillage devant la cage de Beiranvand (19-e) quand le ballon semblait refuser de prendre la direction des filets butant sur une jungle de pied.

Le Onze marocain entre avec de l’envie et il fallait le freiner dés le départ. Une stratégie qui va se révéler judicieuse au coach portugais des vainqueurs Carlos Queiroz, qui a favorisé le retranchement dans son camp afin de "provoquer un effondrement mental chez les Marocains et à les frustrer en bloquant et en cassant le jeu de leurs pièces maitresses" et, surtout, en osant jouer "les yeux face aux yeux" des Marocains, a-t-il expliqué.

Ce n’est qu’à la demi-heure de jeu, que le Melli team a tenté de "se rebeller" en menant des contres éclairs dont l’action la plus chaude de la période qui aurait pu faire basculer le score juste avant la pause quand le fer de lance iranien a buté, face-à-face, sur El Kajoui.

Ils ont prêché la patience et la prudence et sont restés à l’affût en laissant venir avant d’essayer de porter le danger derrière le dos de la dernière ligne, ce qui leur a réussi mais sans qu’ils parviennent à concrétiser tout en veillant à quitter l’aire de jeu avec le partage des points en temporisant aux remises au jeu.

En face, il ne fallait pas s’apitoyer sur les alibis pour justifier la nuée de ballons perdus et de gâchis, les Marocains se sont retrouvés sans solutions et manquaient d’inspiration avec leur pièce maitresse, Ziyech, en panne et n’arrivant pas à distiller les balles ni à varier le jeu.

En dépit des opportunités de torpiller dans le premier tiers, l’équipe a montré des signes de souffrance et d’incapacité face à la vitesse des contres iraniens. Elle a été coupée en deux par ses balles perdues en zone offensive et a vécu des situations dangereuses. Par conséquent, la construction a été loin d’être réglée, correcte et le jeu limpide et vif aux abonnés absents, ce qui ne lui a point permis de retrouver son niveau des éliminatoires.

Sans effet, le deuxième acte, plus physique du côté iranien, était à l’image du précédent, l’intensité laissant vite la place à une circulation du ballon cafouilleuse par les innombrables déchets et imprécisions dans "la justesse technique dans le dernier geste" et facilitée par un pressing lointain de part et d’autre.

Après 20 ans de rêves brisés, l’équipe a vite fait de tourner la page de la campagne vers la Russie. Une défaite, une déception l’ayant laissée entre deux eaux alors que chaque point, surtout à l’ouverture du feu d’artifice du groupe, comptait pour de l’or. Elle a pris un carton jaune et espère qu’il ne se transforme pas en rouge dès sa deuxième apparition, mercredi, face au Portugal dans l’enceinte phare russe, le Loujniki de Moscou, mercredi prochain 20 juin.

Les déclarations de Renard et de Queiroz

Hervé Renard:

"Très déçu par rapport à la physionomie de la rencontre et au vu des occasions créées. L’équipe a plus manqué de justesse technique dans le dernier geste et il y a eu aussi parfois des pertes de balle inhabituelles" face à une équipe qui attend dans sa moitié du terrain et dont on connaissait le point fort: les balles arrêtées.

"C'est une défaite cruelle dans les arrêts de jeu. Avec zéro point, on se retrouve dos au mur et on doit se focaliser sur ce que l'on sait faire, se reconcentrer et se remobiliser. C’est ce qu'il reste à faire".

Les joueurs sont "abattus et l’on ne doit s’en prendre qu’à nous-mêmes puisque l’on a commis des fautes sur la balle qui a amené le but. Les Iraniens nous attendaient et jouaient de longs ballons".

"L’équipe s’est crucifiée. C’est de notre faute et c’est ma responsabilité. Il faut se préparer pour les prochains matches et, quel que soit l’adversaire, il reste toujours de l’espoir".

"C’est dans les 20 premières minutes, qui étaient en notre faveur, qu’il fallait faire la différence. Mais quand on n’est pas réaliste, on paie le pays fort".

"On s’est fait piéger on aurait aimé les déstabiliser au score dans les premières minutes mais on a eu des imperfections techniques et on a pris beaucoup de risques car on voulait gagner".

Amine Harit, désigné meilleur jour du match:

"J’aurais aimé me passer de ce titre et remporter le match. Nous n’avons pas été efficaces et on aurait pu faire mieux.

"On a deux matches plus difficiles qui arrivent et nous devons oublier cette défaite et réussir des résultats honorables face aux grandes écuries du groupe.

Carlos Queiroz:

"Le premier match d’une coupe est toujours difficile. Nous avons commencé prudemment et nous savions que les Marocains avaient un très bon départ de match en débutant avec beaucoup de détermination.

"Notre stratégie consistait à provoquer un effondrement mental dans leur camp en suscitant la frustration, en bloquant et en cassant le jeu de leurs pièces maitresses. Et nous avons réussi à créer la panique dans la défense avec la plus nette occasion de la première mi-temps. Et dès ce moment, tout a changé.

"Les Marocains, qui ne s’attendaient pas à la cohésion des mes joueurs, ont ainsi commencé à douter.

"C’est la première fois qu’une équipe a joué les yeux dans les yeux face aux Marocains depuis des mois et nous avons attendu patiemment. Maintenant, on va savourer cette première victoire iranienne dans un mondial et surtout mieux préparer dans l’humilité le match contre l’Espagne contre laquelle on va jouer différemment".

(Avec MAP)

 

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