Tourisme, feuille de route public-privé: Ce que propose la CNT

Au surlendemain de la 1ère édition du "Tourism Marketing Day" qui a réuni opérateurs publics et privés, Médias24 publie les recommandations transmises par la Confédération nationale du tourisme au ministère de tutelle et à l’ONMT. Selon le président Abdellatif Kabbaj, si les mesures de la feuille de route public-privé entrent en vigueur en 2021, le Maroc pourrait atteindre 20 millions d’arrivées à partir de 2025.

Tourisme, feuille de route public-privé: Ce que propose la CNT

Le 19 décembre 2019 à 16h21

Modifié 11 avril 2021 à 2h44

Au surlendemain de la 1ère édition du "Tourism Marketing Day" qui a réuni opérateurs publics et privés, Médias24 publie les recommandations transmises par la Confédération nationale du tourisme au ministère de tutelle et à l’ONMT. Selon le président Abdellatif Kabbaj, si les mesures de la feuille de route public-privé entrent en vigueur en 2021, le Maroc pourrait atteindre 20 millions d’arrivées à partir de 2025.

Lors d’une rencontre, le 4 décembre dernier, la ministre du Tourisme, Nadia Fettah, et la CNT avaient examiné six thèmes (virage digital, développement de la destination d’Agadir et Taghazout, capital humain via la formation, réglementation, investissement et réorganisation de l’observatoire du tourisme) qui seront traités dans des commissions communes pour un plan d’action du secteur. Les détails n'avaient pas filtré.

Deux semaines plus tard, le président de la CNT a été plus prolixe en dévoilant au staff de l’ONMT davantage de détails sur les axes de la feuille de route du secteur privé en partenariat avec le public.

Pour Abdellatif Kabbaj, le Maroc peut accélérer fortement la croissance de son activité touristique. Il rappelle qu’avec ses 12,5 millions de touristes reçus en 2018, le Maroc ne connait actuellement qu’une progression annuelle de 6% soit 800.000 arrivées supplémentaires par an alors qu’un objectif de 2 millions additionnels chaque année était à sa portée. A condition bien sûr de prendre plusieurs mesures de rupture.

Nécessité de renforcer le virage digital

Selon lui, le secteur doit absolument se digitaliser en développant des campagnes de promotion et de communication via le net et aussi commercialiser ses offres par les portails spécialisés sous peine de perdre une partie de son chiffre d’affaires voire même disparaitre.

Poursuivant sur sa lancée, il a affirmé que l’ensemble de la profession (hôtels, agences de voyages, sociétés d’animation, de loisirs et de restauration…) était globalement en retard sur le virage digital.

Transformer la destination Maroc en expérience voyage

En deuxième lieu, le président a avancé qu’il fallait décomposer la chaîne de valeur du voyage en offrant aux touristes une expérience de voyage plutôt qu’une simple destination. Le visiteur doit avoir accès immédiatement à l’achat de produits pendant son voyage pour se construire un voyage à la carte.

Pour cela, la recherche d’authenticité, d’originalité, de durabilité, doit devenir prioritaire avec des produits et packages qui seront commercialisés après avoir intégré ces paramètres.

Sachant que le tourisme est avant tout une histoire de femmes et d’hommes, le capital humain des professionnels du secteur et leur savoir-faire devront être renforcés à travers des cycles de formation.

Rendre matures les marchés émergents

Le troisième axe sera de s’adapter à l’évolution de la demande (marchés émetteurs) qui émane désormais en grande partie du continent asiatique et où le Maroc est encore trop peu présent.

S’il faut consolider le volume des arrivées issues des marchés européens, Kabbaj estime urgent de réduire la dépendance à l’égard de la France et l’Espagne en s’attaquant à d’autres marchés européens moins matures et conquérir ceux en provenance de Chine, d’Inde et d’Afrique au potentiel énorme.

Concernant les arrivées de MRE, il faut davantage de campagnes de communication, comme la 1ère que va lancer l’ONMT, car elle n’est pas acquise.

Réduire la dépendance des 2 locomotives touristiques

Idem pour la dépendance du secteur aux deux destinations Marrakech et Agadir qui doit être réduite.

S’il recommande de préserver le volume de leurs arrivées (40% du total pour la ville ocre et 20% pour la cité balnéaire), il a cependant souligné qu’il fallait absolument proposer à la clientèle (nationale, MRE et TES) des expériences voyages dans d'autres villes et régions.

Augmenter la part du tourisme local et le budget de l’ONMT

A ce sujet, il a insisté sur la nécessité de faire passer la part du tourisme interne de 30% à 40% afin d’être en mesure de s’inscrire dans le benchmark mondial.

Cela ne pourra se faire que si le secteur privé offre aux touristes nationaux un produit adapté et un tarif attractif et si l’Etat étale les périodes de vacances scolaires pour multiplier les arrivées.

Selon lui, cette politique de rupture avec des actions de consolidation et de diversification ne pourra se faire que si le budget annuel de l’office est revu à la hausse pour atteindre 1 milliard de dirhams.

Corréler la hausse des arrivées avec celle des recettes en devises

En conclusion, il est également revenu sur la faible augmentation des recettes en devises qui stagne à 2% alors que les arrivées connaissent une croissance moyenne annuelle de 6%.

Pour corréler ces deux taux, Kabbaj a estimé urgent de déterminer si le déséquilibre était dû à une baisse des tarifs hôteliers, à un manque d’optimisation des dépenses touristiques hors séjour, à une baisse de la durée moyenne de séjour ou alors à la concurrence déloyale de l’hébergement AirBnB.

Au final, il faudra donc attendre 2021, selon le président de la CNT, pour que ces mesures deviennent toutes opérationnelles, après examen et validation de l'ONMT et du ministère, et permettent d'atteindre à un volume additionnel d’arrivées annuelles de 2 millions, ce qui en d’autres termes veut dire que le Maroc pourrait recevoir 20 millions de touristes entre 2024 et 2025.

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