Volteface des petits transporteurs routiers de voyageurs le jour de la reprise
Sept syndicats et associations professionnelles des transporteurs routiers de voyageurs rejettent le cahier des charges imposé par les autorités pour la reprise de leurs activités et se disent incapables de redémarrer dans ces conditions. Des conditions qu’ils ont pourtant acceptées lors des concertations menées par le gouvernement.
Volteface des petits transporteurs routiers de voyageurs le jour de la reprise
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S.N.
Le 25 juin 2020 à 13h17
Modifié 11 avril 2021 à 2h47Sept syndicats et associations professionnelles des transporteurs routiers de voyageurs rejettent le cahier des charges imposé par les autorités pour la reprise de leurs activités et se disent incapables de redémarrer dans ces conditions. Des conditions qu’ils ont pourtant acceptées lors des concertations menées par le gouvernement.
Un communiqué (voir fac-similé plus bas) daté du mercredi 24 juin et signé par 7 syndicats et associations professionnelles des transporteurs routiers de voyageurs dénonce les conditions de reprise de l’activité ce jeudi 25 juin, fixées dans le cahier des charges établi par le ministère du transport et de l’équipement et que les professionnels doivent signer avant de redémarrer.
Le communiqué ajoute qu’aucun transporteur n’est en mesure de respecter ces conditions et que par conséquent la profession sera dans l’obligation de ne pas reprendre ses activités.
Ces professionnels affirment avoir contacté la tutelle pour alléger ces mesures de reprise et demandent l’ouverture d’un dialogue.
Contactée par Médias24 pour expliquer cette situation, une source professionnelle de haut niveau précise d’abord que les grands acteurs du secteur, à savoir les sociétés structurées de transport de voyageurs, ont repris leurs activités dans le respect du cahier des charges malgré son impact sur leur business.
Il explique que ce qui dérange les petits transporteurs c’est principalement l’obligation de respecter un taux de remplissage des autocars de 50% maximum. Les prix étant administrés dans le secteur, tourner à la moitié de la capacité des autocars sera non rentable. Ces opérateurs craignent surtout que cette mesure soit maintenue pour un temps relativement long.
Le vrai problème, c'est la non libéralisation du secteur
Cela dit, notre source souligne que ces professionnels ont été impliqués dans les concertations menées par le ministère de l’Intérieur et celui du transport pour fixer les conditions de redémarrage des autocars. Et ils n’ont pas manifesté leur refus à l’époque.
Certains d’entre eux ont même adressé un projet de plan de reprise au ministre du transport, dont Médias24 détient copie, où ils proposent eux-mêmes de reprendre avec 50% de la capacité avant de passer à 75% dans un second temps puis à 100% à terme.
Ce qui fait dire à notre source que ces transporteurs ont fait une volteface le jour de la reprise et que cette démarche n’est pas responsable. "Ces représentants des transporteurs devaient au moment des concertations demander des conditions moins contraignantes ou des compensations de la part du gouvernement. Car il est vrai que les transporteurs, déjà affaiblis par l’arrêt d’activité et l’inflexibilité de certaines charges (loyer des agréments, assurance, taxe à l’essieu…), ne peuvent rouler à 50% de leur capacité sans soutien financier".
Mais pour notre professionnel, le vrai problème dans le secteur est l’administration des prix. "Si ces derniers étaient libres, les transporteurs auraient pu les augmenter pour respecter la limite de 50% de la capacité sans incidence sur leur rentabilité. Un peu comme les compagnies aériennes", explique-t-il.
Sauf que la libéralisation des prix dans le secteur nécessite la suppression du système des agréments, chantier à l’arrêt depuis 2012 après la publication de la liste des détenteurs d’agréments. Ce statu quo arrange ces mêmes transporteurs qui se plaignent des nouvelles conditions de fonctionnement, car depuis 2012 plus aucun nouvel agrément n’a été accordé, ce qui a stabilisé le niveau de la concurrence pour les exploitants des quelques 2.500 agréments actifs. Avec l’administration des prix, cette situation ne fait qu’entretenir la rente dans le secteur et retarder sa mise à niveau.
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