Interdiction des déplacements: le secteur du transport de voyageurs mis à mal

Le secteur du transport des voyageurs est le premier à être impacté par la dernière décision gouvernementale relative à la fermeture de huit grandes villes. Les professionnels du secteur ont vécu un cauchemar durant la soirée du dimanche 26 juillet.

Interdiction des déplacements: le secteur du transport de voyageurs mis à mal

Le 27 juillet 2020 à 16h50

Modifié 11 avril 2021 à 2h47

Le secteur du transport des voyageurs est le premier à être impacté par la dernière décision gouvernementale relative à la fermeture de huit grandes villes. Les professionnels du secteur ont vécu un cauchemar durant la soirée du dimanche 26 juillet.

A l’arrêt depuis le mois de mars, le transport de voyageurs par autocars n’a repris effectivement qu’à partir du 14 juillet.  

L’activité devait reprendre vers la fin du mois de juin, mais la majorité des syndicats et associations professionnelles ont rejeté le cahier des charges imposé par les autorités pour la reprise, les obligeant à respecter un taux de remplissage de 50%. "Des règles difficilement applicables", selon Zaidane Abidine, président du Syndicat national du transport des voyageurs.

"Après trois semaines d’arrêt, et des discussions avec les directeurs régionaux du ministère du Transport, tous les syndicats ont repris du service".

"Nous étions contents mais également sceptiques suite à l'augmentation de la capacité des autocars à 75%. Un taux de remplissage qui signifie plus de rentabilité mais aussi, un risque plus élevé de contamination au Covid-19".

"La décision gouvernementale relative à l'interdiction de sortir ou de se rendre dans huit grandes villes marocaines, tombée dimanche à minuit, complique les choses, pour un secteur au bord de la faillite. Les petits transporteurs ont besoin de l'aide de l'Etat pour continuer leur activité".

"Un cauchemar"

"Nous avons vécu un cauchemar dimanche soir à la gare routière de Oulad Ziane. La demande a explosé subitement, les gens arrivaient de tous les côtés. Les autocars ont des horaires précis de travail, mais nous étions obligés d’appeler certains professionnels en renfort".

"Sur les routes, la situation était chaotique. D'impressionnants embouteillages ont paralysé les entrées et les sorties des villes concernées, ainsi que les stations de péage. De nombreux accidents ont également été enregistrés sur plusieurs axes. Les gens avaient peur d’être bloqués dans d’autres villes, d’autres ont préféré quitter les villes qui seront barricadées avant minuit, pour rejoindre leurs familles à l'occasion de l'aid".

"Nous ne remettons pas en question les décisions du gouvernement. Mais des mesures aussi importantes, et qui concernent les plus grandes villes du Royaume, notamment Tanger, Marrakech ou encore Casablanca, ne peuvent pas être prises quatre heures avant leur entrée en vigueur. Les gens doivent s'organiser, et le secteur aussi".

Médias24 a également appris de sources différentes l'explosion des prix des billets des autocars dimanche soir, en raison de la forte demande. 

"D'un autre côté, nous sommes actuellement confrontés aux problèmes de remboursement. Comment allons-nous organiser cette opération?".

En effet, à l'occasion des fêtes religieuses, notamment l'aid Al Adha, les voyageurs réservent et paient à l'avance leurs billets.

"Il faut définir les priorités"

Contactée par Médias24, une compagnie nationale de transport de voyageurs se montre plus confiante, bien que consciente de l'impact négatif qu'une telle décision peut avoir sur le secteur. 

"C’est vrai que c'est une décision qui a été annoncée un peu tard dans la soirée du dimanche. On est en train de gérer la situation, notamment pour ce qui est du volet remboursement".

"Nous sommes également en train de réorganiser les départs à partir des villes qui ne sont pas concernées par cette décision, mais il faut reconnaître que le Maroc et le monde entier passent par une période délicate. Il faut donc savoir définir les priorités".

"La question qui se pose c'est: est-ce qu’on pouvait se permettre, avec les chiffres des contaminations qu’on a, de laisser la mobilité telle qu’elle allait être, particulièrement durant les jours de l'aid? Je crois que les autorités avaient les indicateurs pour prendre la décision qu’il faut", estime notre source.

"Un feu de paille"

"C’est vrai que les gens aiment passer l'aid Al Adha en famille, et qu'il s'agit d'un événement important pour les Marocains, mais la situation sanitaire du pays va au-delà de l'aid. Le virus est en train de reprendre dans le monde entier".

"Je pense que tous les secteurs seront touchés durant cette période, notamment le transport, l'hôtellerie et l'agriculture, mais il faut relativiser". 

"Dans le jargon des transporteurs de voyageurs, on parle d'un 'feu de paille', qui dure les 3 à 4 jours de l'aid, où la demande explose, puis se calme". 

"Ce ne sont donc pas ces 3 ou 4 jours qui vont ruiner le secteur. On a vécu pire que cela avec le confinement", conclut notre source, qui espère une reprise normale de l'activité en août. 

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