Qui est Bouchra Meddah, nommée à la tête de la direction du Médicament?

Le Conseil de gouvernement a approuvé le 27 août la nomination de Bouchra Meddah au poste de directrice du Médicament et de la pharmacie au ministère de la Santé. Qui est-elle? Quel est son parcours, et quels sont les nouveaux challenges qu’elle compte relever au sein de cette direction ? Portrait.

Qui est Bouchra Meddah, nommée à la tête de la direction du Médicament?

Le 1 septembre 2020 à 16h20

Modifié 11 avril 2021 à 2h47

Le Conseil de gouvernement a approuvé le 27 août la nomination de Bouchra Meddah au poste de directrice du Médicament et de la pharmacie au ministère de la Santé. Qui est-elle? Quel est son parcours, et quels sont les nouveaux challenges qu’elle compte relever au sein de cette direction ? Portrait.

La gestion de la direction du Médicament et de la pharmacie (DMP) a connu une série de dysfonctionnements qui ont mené au limogeage de Omar Bouazza en juin 2018, par Anas Doukkali, et de Taoufik Jamal en novembre 2019, par le ministre de la Santé actuel, Khalid Ait Taleb. Depuis, Bouchra Meddah a été nommée directrice du Médicament et de la pharmacie par intérim. Sa nomination définitive a été officialisée fin août dernier.

Au moins 12 ans d’études

Mme Meddah a un parcours universitaire très riche. Après 6 ans d’études pour l’obtention du diplôme de doctorat en pharmacie, à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat (2 ans d’études en biologie géologie et 4 ans en pharmacie), elle a enchaîné avec 6 autres années d’études pour se spécialiser en pharmacie industrielle.

Avant d’atterrir au ministère de la Santé, la nouvelle directrice de la DMP est retournée à la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat, mais cette fois, en tant que professeur spécialisée en pharmacologie (science du médicament). "J’ai choisi d’avoir un parcours dans le secteur public", nous explique-t-elle, jointe par nos soins.

"Durant ma carrière académique, j’ai touché à plusieurs outils pédagogiques, et j’ai publié plusieurs articles scientifiques dans des revues internationales connues".

"J’ai également une expertise dans la pharmacie hospitalière, puisque j’ai travaillé durant 5 ans à l’Institut national d’oncologie". Sa mission était de superviser et d’encadrer une équipe chargée de la préparation de médicaments de chimiothérapie pour les patients atteints de cancer.

"Après ces 5 années d’expérience, j’ai passé un concours de chef de division au Laboratoire national de contrôle des médicaments en 2016, avec deux autres candidats. C’est là où j’ai rejoint le ministère de la Santé" et plus précisément la DMP, nous confie-t-elle.

Mme Meddah a été la première femme chef de division du laboratoire de contrôle des médicaments, depuis sa création.

Son premier grand challenge à la tête de cette division était de réussir la certification de ce laboratoire auprès de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et d’autres instances internationales. "J’ai réussi ma mission. En 2018, le laboratoire a eu la certification de l’OMS, selon les standards en vigueur actuellement", ajoute Mme Meddah.

Les principales exigences internationales sur lesquelles son équipe a travaillé, dans le cadre de ce projet, sont:

-La qualité de l’analyse, en assurant la performance des appareils et des équipements d’analyse;

-L’amélioration de la performance et de la compétence des ressources humaines à travers la formation continue;

-La mise en place de procédures qualifiées de traçabilité;

-La fiabilité et l’intégrité des données du laboratoire, en mettant en place les moyens nécessaires pour que les résultats délivrés par le laboratoire soient fiables.

En novembre 2019, le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, l’a nommée directrice par intérim de la DMP, après le limogeage de Taoufik Jamal.

Mme Meddah a assuré cette fonction durant plus de six mois. Elle a ensuite passé un concours, avec 7 autres candidats pour la nomination officielle à ce poste, où elle a été classée première. Sa nomination a été approuvée en Conseil de gouvernement le 27 août dernier et a pris effet le 28 août 2020. C’est également la première femme à la tête de la DMP depuis sa création en 1994.

"La période Covid nous a beaucoup appris"

"Durant la période de crise du Covid-19, j’ai été amenée à gérer la direction du Médicament et de la pharmacie, et c’était pour toute l’équipe une grande leçon. Nous avons beaucoup appris".

"La DMP était étroitement impliquée, puisque parmi ses principales missions, assurer la disponibilité des médicaments cités dans le protocole de prise en charge des patients atteints du Covid, sur tout le territoire national, et éviter toute rupture de stock, et ce, malgré l’arrêt des transferts maritimes, aériens et terrestres. C’était donc très difficile de ramener les médicaments mais nous avons réussi notre mission. Nous communiquons quotidiennement avec les hôpitaux et les pharmacies du Royaume pour les approvisionner à travers notre division d’approvisionnement à la DMP".

"Nous devions également assurer la disponibilité des gels hydro alcooliques sur le marché marocain, et accompagner la fabrication locale des masques de protection, en collaboration avec le ministère de l’Industrie".

"Nous avons aussi été amenés à participer à la mission de fixation des prix des gels, dans le cadre d’une commission ministérielle, pour prévenir tout dérapage sur les prix, surtout en période de crise. Notre objectif était de fixer le prix minimal possible pour que les gels hydroalcooliques soient accessibles à toute la population marocaine".

"D’une autre part, nous avons dû collaborer avec la Douane pour faciliter l’importation des produits nécessaires et urgents pour le Covid".

"L’autre challenge auquel nous avons été confrontés c’est la dématérialisation des services, rendus au public puisque les sociétés ne pouvaient pas se déplacer à Rabat. Nous avons donc mis en place tout un processus de dématérialisation pour que les entreprises puissent tout déposer sur une plateforme électronique et qu’on puisse leur répondre rapidement".

"Par ailleurs, depuis le début de la crise, la DMP a mis en place une procédure accélérée pour l’octroi des autorisations des produits à usage Covid, qui restera fonctionnelle tant que le virus est présent".

Il s’agit d’un énorme pas dans la transformation digitale. "On doit donc capitaliser sur ce qu’on a acquis durant cette période, aller de l’avant, et ne pas retourner en arrière, c’est l’une des principales instructions du ministre de la Santé".

"Nous avons donc subi beaucoup de pression, mais on ne pensait pas à notre bien-être, mais plutôt à celui des citoyens".

L’Agence du médicament, le plus grand défi à venir

Mme Meddah s’est fixé plusieurs challenges à relever pour les années à venir. Il s’agit entre autres de:

- La modernisation de la DMP. "C’est l’une des principales demandes du ministre de la Santé. Les services rendus au public (patients, médecins, investisseurs…) doivent être modernisés".

- La dématérialisation de toutes les procédures administratives pour éviter aux sociétés de se déplacer à Rabat. "La dématérialisation est l’une des principales leçons que nous avons appris durant la période Covid. Nous avons constaté son importance".

- La transparence. "Toutes les données doivent être disponibles au grand public, comme le veut la Constitution de 2011. Le public a le droit à l’information, et nous n’avons rien à cacher. Je travaillerai sur ce point en mettant en place les moyens et les outils nécessaires pour garantir la transparence, l’intégrité et l’impartialité dans tous les services qu’on rend au public".

- Finaliser le projet de l’Agence du médicament qui date de plusieurs années."Ce projet veut que la DMP soit érigée en agence, qui jouit des ressources financières et humaines nécessaires pour qu’elle puisse être plus performante. Ce projet est dans le pipe. Il reste la finalisation de quelques étapes administratives pour pouvoir le soumettre aux instances gouvernementales".

- Le renforcement du partenariat africain sud-sud pour le contrôle des médicaments. "Quand j’étais chef de division du Laboratoire national de contrôle des médicaments, j’ai travaillé sur le renforcement du partenariat africain sud-sud. Notre laboratoire a accueilli différentes délégations africaines (Mali, Mauritanie, Tunisie, Niger, Bénin…), constituées de techniciens, analystes et chefs de laboratoires, venues bénéficier de notre expertise dans le domaine. Nous avons énormément travaillé pour que le Maroc soit situé dans la cartographie des systèmes de santé africains les plus performants, et surtout dans le volet contrôle qualité des médicaments. Récemment, le laboratoire a été sollicité par la Côte d’Ivoire. En tant que directrice du médicament et de la pharmacie, je travaillerai à renforcer ce partenariat et à collaborer avec d’autres agences et directions de médicaments africaines".

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