Tourisme : Les vacances scolaires ont profité au Nord et à Ifrane, Marrakech vivote

Les vacances mi-trimestrielles du mois de mars ont fait grimper les arrivées touristiques à Agadir, Ifrane et dans les villes du Nord, contrairement à Marrakech. La fermeture des accès à la station de ski de l'Oukaimden, pour la seconde fois en trois mois, en est la principale cause. 

Tourisme : Les vacances scolaires ont profité au Nord et à Ifrane, Marrakech vivote

Le 19 mars 2021 à 18h46

Modifié 11 avril 2021 à 2h50

Les vacances mi-trimestrielles du mois de mars ont fait grimper les arrivées touristiques à Agadir, Ifrane et dans les villes du Nord, contrairement à Marrakech. La fermeture des accès à la station de ski de l'Oukaimden, pour la seconde fois en trois mois, en est la principale cause. 

Durant ces vacances scolaires du printemps, qui ont démarré le dimanche 14 mars, les familles ont été nombreuses à se déplacer vers le Nord du pays, notamment à Tétouan et à Tanger mais aussi à Ifrane, malgré l’absence de neige. La ville d'Agadir a également connu un doublement, voire un triplement des arrivées et des nuitées, contrairement à Marrakech qui continue de souffrir. 

"C’est la haute saison à Ifrane"

Les opérateurs touristiques d'Ifrane sont satisfaits. Depuis le début des chutes de neige, et malgré la fermeture de la station de ski Michlifen, la ville connaît un fort afflux de vacanciers nationaux. La fonte des neiges, ces dernières semaines, n’y a rien changé.

"C’est la haute saison", nous confient des responsables de trois grands hôtels sondés par nos soins. "Même s’il n’y a pas actuellement de neige, il fait très bon à Ifrane", ajoute une des responsables de l’hôtel Michlifen qui affiche "complet chaque weekend, et ce, depuis plus trois mois".

"Il y a une forte demande sur toute la région", confirme pour sa part un autre hôtelier, selon qui, cet afflux s'explique par le fait qu'"Ifrane est une ville très calme. Durant les vacances scolaires, les gens cherchent des endroits paisibles pour se reposer et sortir de la routine des grandes villes".

Les hôteliers de la ville tablent toutefois sur davantage d’arrivées à partir de ce vendredi, avant que les choses ne reviennent au calme durant le mois de Ramadan.

A Tanger, le taux d’occupation des hôtels dépasse les 50%

Comme à son habitude, la région du Nord accueille le plus grand nombre de touristes nationaux à chaque vacance scolaire. "Les arrivées touristiques sont toutefois plus élevées cette semaine en comparaison avec les vacances précédentes (du 24 au 31 janvier, NDLR)", nous informe le vice-président du CRT de Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

"A Tanger, les hôtels sont bien remplis. Le taux d’occupation dépasse même les 50%", ajoute-t-il estimant que "50% dans la conjoncture actuelle est l’équivalent de plus de 100% dans une période normale".

Pour ce qui est des touristes, "il ne s’agit que des nationaux qui ont l’habitude de voyager durant cette période de l'année".

Notre interlocuteur prévoit une baisse de l'activité une fois les vacances prendront fin ce 21 mars. "La courbe des arrivées va descendre à partir de ce dimanche, avec la fin des vacances, mais aussi parce que Ramadan approche à grands pas". La situation va se compliquer davantage pour les hôteliers qui ont passé une année difficile. "Il ne nous reste donc que ce weekend".

Même son de cloche à Tétouan, où la vie semble reprendre son cours, selon des vacanciers sur place. "La ville est bondée, et ni les mesures de sécurité ni le couvre-feu ne sont respectés. La majorité des gens ne mettent pas de masques, les souks restent ouverts après 20 H du soir, et les magasins ne commencent à fermer qu'à 22 H, après le passage des autorités". 

Marrakech étouffe

"En temps normal, Marrakech est une destination prisée durant le printemps, mais l'état d'urgence sanitaire, l'arrivée du mois de Ramadan, la fermeture des marchés émetteurs, en plus du reconfinement dans certains pays étrangers, comme récemment en France, font que très peu d'hôteliers soient encore en activité", apprend Médias 24 auprès d'une source proche du ministère du Tourisme. 

"Les acteurs du secteur du tourisme, notamment les transporteurs touristiques, les calèches et les artisans, font beaucoup d'efforts pour tenir le coup", ajoute notre interlocuteur qui estime que la vigilance est la clé pour espérer un retour à la vie normale cet été. 

La fermeture de la station de ski de l'Oukaimden, pour la seconde fois en trois mois, ajoutée aux restrictions de déplacement, compliquent les choses pour les gérants d'hôtel qui s'y trouvent. 

La station a été fermée le 13 mars, soit un jour avant les vacances scolaires. "Il s'agit d'une mesure préventive, pour éviter les rassemblements et ainsi le risque de contamination. La station ne sera rouverte que le 21 mars, dernier jour des vacances", selon l'un des gérants. 

"Les hôtels et restaurateurs à proximité de la station n'ont donc reçu aucun visiteur". Un autre gérant d'un hôtel à Imlil nous confie, pour sa part, avoir reçu quelques vacanciers. "Les gens ont peur de faire plus de 400 km et d'être refoulés par les barrages, d'où le très faible nombre d'arrivées de touristes dans le Haut Atlas". 

Une moyenne de 800 arrivées par jour à Agadir

"Durant cette semaine, sur un échantillon de 20 hôtels encore ouverts à Agadir, on a constaté un doublement, voire un triplement des arrivées et des nuitées", nous fait savoir le délégué régional du tourisme, joint par nos soins. 

"A titre d'exemple, nous sommes passés d'une moyenne de 300 à 800 arrivées par jour", ajoute notre interlocuteur, selon qui, "60% des touristes arrivent du Sud du pays, tandis que les 40% restants arrivent du Nord, de Casablanca et Rabat...". 

Cette hausse des arrivées reste toutefois insuffisante pour les opérateurs du secteur. D'après Rachid Dahmaz, président du CRT de Souss-Massa, "les hôtels encore ouverts pour quelques clients individuels, ont reçu cette semaine, en particulier le weekend, quelques touristes, mais ce n'est tout de même pas la fête". 

"Les frais pour faire marcher les chaudières, l'eau, l'électricité, les cuisines et autres, sont très élevés. Ça leur coûte plus cher que s'ils restent fermés". 

M. Dahmaz explique la situation actuelle dans la région par une ambiance générale qui reste défavorable au voyage, notamment avec "l'arrivée du mois de Ramadan, la baisse du pouvoir d'achat et les restrictions de voyage qui jouent un rôle important". "Les plages sont également fermées et les restaurants et cafés sont contraints de baisser les rideaux à 20 H... Les gens ne se sentent donc pas libres de faire ce qu'ils veulent, et il n'y a pas cet esprit de vacances. Ils ont peur de venir jusqu'ici et de devoir rester dans des chambres d'hôtel. A quoi bon ? Ils préfèrent ainsi partir à la campagne ou chez la famille. Une prudence qui fait que seuls les gens qui connaissent vraiment la ville font le déplacement", conclut notre source". 

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