Pour sa reprise économique, Marrakech-Safi doit miser sur les zones industrielles

Lors d’un webinaire, organisé par le CRI de la région Marrakech-Safi, plusieurs intervenants ont plaidé en faveur de l’implantation de zones industrielles pour favoriser les investissements et, ainsi, relancer l’économie locale et régionale. Ils ont également souligné les obstacles auxquels font face les investisseurs et suggéré quelques améliorations.

Pour sa reprise économique, Marrakech-Safi doit miser sur les zones industrielles

Le 14 avril 2021 à 17h10

Modifié 14 avril 2021 à 18h51

Lors d’un webinaire, organisé par le CRI de la région Marrakech-Safi, plusieurs intervenants ont plaidé en faveur de l’implantation de zones industrielles pour favoriser les investissements et, ainsi, relancer l’économie locale et régionale. Ils ont également souligné les obstacles auxquels font face les investisseurs et suggéré quelques améliorations.

La relance économique dans la région Marrakech-Safi ne se fera pas sans le développement des zones industrielles. Tel est le message véhiculé lors d’un webinaire, organisé par le Centre régional d’investissement (CRI) de la région Marrakech-Safi, mardi 13 avril, intitulé « Industrie : meilleur vaccin économique pour la relance post-Covid ». Il intervient un mois après un premier webinaire, également organisé par le CRI dans le cadre de ses « CRI Meeting Days », qui portait sur « la mixité en entreprise comme levier de performance et de pérennisation ».

Le préalable au développement des zones industrielles, c’est d’abord de produire localement, a rappelé Hicham Guedira, directeur des infrastructures industrielles, commerciales et R&D au ministère de l’Industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique. « Le ministère a tiré un plan de relance industrielle sur trois ans (2021-2023) et, dans ce cadre, a travaillé sur ce qui peut être substitué au niveau des importations, c’est-à-dire sur ce qui peut être produit, au niveau local, compte tenu du développement de l’industrie marocaine. Il ne s’agit pas de fermer le marché mais d’aider les opérateurs nationaux à développer des produits pour lesquels un marché est déjà attesté localement », a-t-il déclaré.

Dans ce cadre, Hicham Guedira a évoqué des projets de valorisation de produits naturels, de plantes aromatiques et médicinales, des projets en lien avec la mobilité électrique et d’autres avec le secteur du cuir, notamment avec la mise en place de tanneries durables. « Le ministère s’est appuyé sur l’analyse de 16 filières industrielles, elles-mêmes décomposées en 41 segments de produits. Il a tenu compte des retours que lui faisaient les opérateurs et les fédérations pendant le déroulement du plan d’accélération industriel et demandé, à ses directions régionales d’identifier, directement sur le terrain, les capacités susceptibles d’être augmentées, notamment certaines usines fermées qui peuvent être à nouveau réactivées », a-t-il ajouté.

Malika Laasri Lahlou, directrice générale du Millenium Challenge Account Morocco a, quant à elle, souligné la nécessité de développer le capital humain autour de ces zones. Elle a ainsi proposé « la création de centres de formation professionnelle, dans le cadre de partenariats public-privé, afin de préparer la main d’œuvre et les talents dont ont besoin les investisseurs ».

L’accès au foncier, un obstacle de taille

Le développement des zones industrielles se heurte, toutefois, à quelques obstacles, a souligné, de son côté, Richard Graynor, directeur du Millenium Challenge Corporation Morocco, une agence américaine de développement international, chargée de promouvoir la croissance économique, en l’occurrence au Maroc.

Un premier frein est celui de l’accès aux données et à l’information pour les investisseurs. « Il s’agit tout autant d’informations très basiques (les noms et coordonnées des propriétaires des parcelles, la localisation des parcelles disponibles) et d’informations plus importantes (comme les autorisations nécessaires pour accéder aux parcelles). La mise en place de notre deuxième programme devrait, justement, permettre d’améliorer l’accès aux données, en faveur des investisseurs », a expliqué Richard Graynor.

Mais le principal frein, selon lui, est lié au foncier : « Avant de concevoir un deuxième programme d’investissement au Maroc (d’un coût de 450 millions de dollars), une équipe d’économistes marocains et américains a établi un diagnostic pour identifier les véritables freins à la croissance économique. Le cadre institutionnel et légal du foncier en fait partie. Ce cadre est particulièrement compliqué et peut être un vrai défi pour de potentiels investisseurs. Il faut, donc, l’améliorer, notamment en effectuant une mise à jour car beaucoup de lois sont très anciennes et ne sont pas cohérentes les unes avec les autres. »

La zone de Tamansourt, un exemple à imiter

Amine Baroudi, directeur général du Groupe SITI Imperium, président de SITI TEA (spécialisé dans la vente de thés haut de gamme) et cofondateur de Bag Filter (entreprise de fabrication et de traitement des tissus), a effectivement témoigné des difficultés d’accès au foncier au Maroc, en particulier pour les investisseurs. « Nous avons toujours rencontré des difficultés à bénéficier d’un foncier qui tienne la route. Conséquence : des partenariats d’investissement sont totalement bloqués à cause de ces difficultés. La seule zone qui tient la route est celle de Tamansourt (à 10 km au nord-ouest de Marrakech, ndlr). Cela faisait quinze ans que nous demandions d’implanter du foncier dans cette zone. En attendant, nous sommes passés à côté de plusieurs opportunités. Nous avons, toutefois, pu continuer à investir car nous sommes dans un secteur à forte valeur ajoutée, mais beaucoup de mes confrères parviennent difficilement à faire évoluer leur entreprise, à cause du foncier. Rien que la semaine dernière, j’ai rencontré l’un des principaux opérateurs dans le textile de la région qui prépare, actuellement, un important projet mais est bloqué car il ne parvient pas à accéder au foncier. Il a besoin d’un ou de deux hectares bien placés à côté de Marrakech et, jusqu’à aujourd’hui, ne parvient pas à trouver du foncier qui satisfasse sa demande. »

La zone de Tamansourt évoquée par Amine Baroudi a, en effet, été mise en avant par Mounir Benyahya, directeur des parcs industriels à la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc (CFCIM), laquelle a accompagné l’installation de cette zone. « Son emplacement est parfait, en bord d’autoroute reliant Agadir et Casablanca et sur la route nationale qui mène à Safi. Les flux de marchandises de l’agro-industrie passent juste devant. Pour capter ces flux logistiques, d’autres zones industrielles modernes doivent être créées, à l’image de celle de Tamansourt », a ainsi déclaré Mounir Benyahya.

Justement, la prochaine, d’un investissement de 215 millions de dirhams (en incluant le foncier), pourra accueillir plus de 160 entreprises et créer 5.000 emplois. Elle proposera à la fois « des terrains et des bâtiments industriels prêts à l’emploi ».

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