Salles de sport : La reprise ralentie par le ramadan

L’ouverture matinale étant plus tardive pendant le ramadan, la fréquentation des salles est de fait limitée. Elle l’est plus encore en cette période de couvre-feu, qui ne permet pas aux gérants de rouvrir après la rupture du jeûne et de profiter d’une fréquentation nocturne, alors que certains reçoivent la moitié de leur clientèle sur les horaires du soir. 

Salles de sport : La reprise ralentie par le ramadan

Le 27 avril 2021 à 15h42

Modifié 27 avril 2021 à 15h59

L’ouverture matinale étant plus tardive pendant le ramadan, la fréquentation des salles est de fait limitée. Elle l’est plus encore en cette période de couvre-feu, qui ne permet pas aux gérants de rouvrir après la rupture du jeûne et de profiter d’une fréquentation nocturne, alors que certains reçoivent la moitié de leur clientèle sur les horaires du soir. 

La reprise est toujours timide dans les salles de sport, plus d’un mois après leur réouverture, et ce mois de ramadan ne favorise pas le retour des clients. Car dans l’industrie marocaine du fitness, le ramadan « est toujours un petit mois en termes d’activité car les horaires sont restreints », indique Mourad Belkamel, président de l’Association marocaine des professionnels de l’industrie du fitness et de la remise en forme (Ampif), contacté par Médias24.

L’ouverture matinale est en effet plus tardive, ce qui limite le temps de fréquentation des salles. Pendant le ramadan, les gérants font entre 50 et 60% de leur chiffre d’affaires habituel. La particularité de cette année, c’est que le couvre-feu à 20 heures limite encore plus le temps de fréquentation. La baisse du chiffre d’affaires devrait s’élever à 10%, soit entre 40 et 50%, selon les estimations de l’Ampif. « Compte tenu des circonstances actuelles, il y a deux éléments à prendre en considération : premièrement, le couvre-feu ne permet pas la fréquentation des salles de sport pendant la soirée, ce qui pénalise encore plus les établissements. Deuxièmement, les gens sont très affectés par la crise économique. Le sport n’est plus une priorité pour eux », souligne Mourad Belkamel, à la tête d’un complexe sportif à Marrakech.

« On rouvre une heure, une heure trente après le ftour et on ferme habituellement entre 00h et 00h30. On reçoit la moitié de notre clientèle sur les horaires du soir », indique de son côté Anis Khalil, secrétaire général de l’Ampif et gérant d’une salle de sport à Mohammedia, joint par Médias24.

Le mois de ramadan a également un impact sur le renouvellement des abonnements et l’achat de nouveaux forfaits : « Les gens qui ont l’habitude de fréquenter les salles le soir pendant ce mois savent qu’ils ne le pourront pas cette année. Ceux qui doivent renouveler leur abonnement ne le feront probablement pas. Quant à ceux qui comptaient souscrire un nouvel abonnement, c’est pareil : ils ne le feront probablement pas non plus. C’est ce qui explique la baisse de 10% du chiffre d’affaires à laquelle nous nous attendons. On espère qu’il n’y aura pas de nouvelles mesures contraignantes dans les prochains mois. »

Des recrutements de coachs pour éviter les rush de fin de journée

« Ce sont majoritairement les anciens clients qui reviennent et qui profitent de la restitution des mois perdus pendant la fermeture. Il n’y a presque pas de nouveaux clients. On constate un certain engouement de la part des clients durant les deux heures qui précèdent la rupture du jeûne, mais ce sont majoritairement des anciens clients », remarque Anis Khalil.

Ce dernier indique par ailleurs que l’instauration du couvre-feu nocturne a un double impact : il y a bien sûr la réduction du temps de fréquentation des salles, mais surtout, le recrutement de nouveaux coachs sportifs pour assurer une meilleure répartition des clients et éviter des salles bondées. Il s’en explique : « Pendant le ramadan, j’ouvre le club à 10 heures. Cela permet à une partie de ma clientèle, des expatriés principalement français, de venir faire leur sport tranquillement le matin et ainsi d’éviter le rush recensé durant les deux heures qui précèdent la rupture du jeûne – plus encore en ce moment puisque les clients ne peuvent pas venir en soirée. Car c’est aussi cela le défi : éviter le rush et la concentration trop importante des personnes dans une même salle. On a donc réparti les clients dans différentes salles, c’est-à-dire élargi notre offre : au lieu de faire deux cours par heure, on en fait désormais quatre. Pour cela, il nous a fallu recruter des coachs pour assurer les différents cours. Ces recrutements représentent donc des frais en plus, alors que les clients reviennent encore timidement. »

Anis Khalil constate que les clients qui visitent le club pour la première fois, dans le cadre d’une éventuelle souscription, se projettent sur l’après-ramadan. « La grande majorité des potentiels nouveaux clients nous disent qu’ils attendent la fin du ramadan pour s’inscrire. Cela ne les intéresse pas de s’abonner maintenant alors qu’ils ne pourront pas venir après le ftour. »

Il y a également toujours des clients qui sont réticents à l’idée de s’inscrire, par crainte de contracter le virus, d’autant plus avec l’émergence de nouvelles souches, et par crainte également d’une éventuelle fermeture des salles de sport si la situation épidémiologique venait à s’aggraver.

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