Diana Holding et Rita Zniber vont déposer un recours contre la décision de l’Autorité française des marchés financiers

EXCLUSIF. S'estimant victime d'une injustice, Rita Zniber va faire appel des sanctions infligées par l'Autorité française des marchés financiers (AMF). Ces sanctions sont liées à la société française cotée à la bourse de Paris: MBWS, anciennement groupe Belvédère.

Rita Maria Zniber

Diana Holding et Rita Zniber vont déposer un recours contre la décision de l’Autorité française des marchés financiers

Le 2 mai 2021 à 13h04

Modifié 3 mai 2021 à 10h58

EXCLUSIF. S'estimant victime d'une injustice, Rita Zniber va faire appel des sanctions infligées par l'Autorité française des marchés financiers (AMF). Ces sanctions sont liées à la société française cotée à la bourse de Paris: MBWS, anciennement groupe Belvédère.

C’est ce que nous apprend une source proche du dossier, qui affirme que Diana Holding et sa patronne, Rita Maria Zniber, ont subi « une grande injustice » dans ce dossier, où le groupe et sa présidente ont été sanctionnés à des amendes de 10 et de 6 millions d’euros, respectivement. De lourdes amendes décidées par la commission des sanctions de l’AMF pour délit d’initié, dans des transactions sur les titres de la société cotée à Paris Marie Brizard Wine & Spirits.

« Nous allons aller en appel et au-delà si nécessaire », nous déclare une source autorisée s'exprimant au nom du groupe Diana Holding, en réaction à la décision rendue publique jeudi 29 avril par la Commission des sanctions de l’Autorité française des marchés financiers, l’AMF.

La Commission des sanctions de l’AMF a émis sa décision en invoquant "des manquements d’initiés ainsi que des manquements à des obligations déclaratives et à des interdictions d’opérer".

Diana Holding et sa présidente Rita Maria Zniber portent le plus gros de l’amende : 10 millions pour le groupe agroalimentaire marocain, entré dans le capital du groupe français en 2014 et 6 millions pour sa PDG. Tandis que les autres actionnaires de MBWS écopent de 2 millions d’euros à l’encontre de Serge Heringer (administrateur du groupe depuis 2015) et 100.000 euros à l’encontre, respectivement de DF Holding (Groupe Castel) et COFEPP, actionnaire majoritaire de MBWS.

Il est reproché, selon l’arrêt de l’AMF, à la société marocaine Diana Holding qui était, au moment des faits (2015), actionnaire de référence de la société Marie Brizard Wine & Spirits cotée en France, à Mme Rita Zniber, son président-directeur général et à DF Holding, d’avoir acquis des titres de MBWS en utilisant plusieurs informations relatives au dépassement par cette société de son objectif de résultat avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (EBITDA), au renforcement de sa structure financière, ainsi qu’à l’actualisation d’un plan stratégique annonçant de nouveaux objectifs et revoyant à la hausse les prévisions de chiffres d’affaires et d’EBITDA.

Une accusation que la défense de Diana Holding et de Rita Maria Zniber a balayé devant le Collège des sanctions de l’AMF comme le rapporte la presse française.

« Me Frank Martin Laprade (avocat de la partie marocaine, ndlr) a expliqué que les opérations réalisées par Diana Holding étaient gérées sous mandat par une société tierce, sans aucune instruction de Mme Zniber. Il a également fait valoir que les informations considérées comme privilégiées par le collège sur l'Ebidta 2014, envoyées aux administrateurs à la mi-mars 2015, se situaient dans une fourchette déjà communiquée au public depuis plusieurs semaines », rapporte le site Capital.fr.

Un élément de défense que confirme également à Médias24, une source proche du groupe marocain, ajoutant que ces informations étaient non seulement déjà connues du marché, mais qu’un expert financier indépendant, qui fait partie de la liste des experts inscrits au tribunal de la Cour d’appel de Paris, a confirmé cela à l’AMF. Une expertise qui était engagée par les avocats de DF Holding et qui a conclu à « la complète indifférence du marché à ce type d’informations, largement connues et/ou anticipées, qui n’étaient donc pas privilégiées ».

« Dans ces conditions, aucun manquement d’initiés ne peut être retenu à l’encontre de Diana Holding et son PDG, ceux-ci n’ayant jamais rien acheté pour leur propre compte ou pour le compte d’autrui (définition légale du manquement) d’autant que l’AMF reconnaît que l’intermédiaire financier professionnel n’a jamais bénéficié d’aucune information confidentielle et qu’il n’est d’ailleurs pas poursuivi ! »

Des éléments qui écartent selon notre source proche du groupe Diana Holding, tout soupçon de délit d’initié à l’encontre de Diana Holding et son PDG et qui n’ont pas été pris, selon elle, en compte par le collège des sanctions de l’AMF.

« Cette décision est une nouvelle démonstration de la mauvaise foi dont le groupe marocain a été victime et qui a été faite à travers cet arrêt, puisque le Collège de l’AMF via ses enquêteurs ainsi que sa commission de des sanctions ont balayé tous les arguments et preuves que le groupe et sa présidente ont apporté pour prouver que les accusations dont ils faisaient l’objet ne tenaient pas la route », réagit notre source, qui se dit toutefois confiante en la justice française qui « sera là pour remédier à cette décision de l’AMF dans les mois qui viennent, tout comme l’avait fait la Cour de Cassation qui avait invalidé la saisie par l’AMF des données personnelles de la présidente du groupe ».

Après la saisie de son smartphone par les enquêteurs de l’AMF lors d’une assemblée générale qui se déroulait au siège de la société à Paris, le 25 avril 2017, Rita Maria Zniber s’était en effet pourvue en cassation dénonçant une saisie illégale à son encontre, portant atteinte à sa vie privée. La chambre commerciale, financière et économique de la Cour de cassation lui a donné raison le 14 octobre 2020 dans un arrêt établissant la violation par les enquêteurs de l’AMF du Code monétaire et financier et reconnaissant à la plaignante le préjudice subi.

Le recours qui sera déposé dans les prochains jours par Diana Holding et Rita Maria Zniber devra suivre un long cheminement. Après plus de quatre années d’enquête, la procédure risque de s’enliser davantage avant que le marché n’ait le fin mot de l’histoire.

En attendant, le groupe marocain qui était entré en force dans le capital de MBWS, en achetant une part de 13,14 % en octobre 2014, puis en montant à 16,61% en mars 2015, devenant ainsi l’actionnaire de référence du groupe de spiritueux, se retrouve aujourd’hui dilué à 3,52% devant le géant Cofepp, holding de tête de La Martiniquaise, numéro deux français des spiritueux.

Un véritable bourbier dans lequel le groupe agroalimentaire marocain s’est enlisé, perdant sa bataille de contrôle contre la Cofepp, montée depuis février 2021 à plus de 70% du capital. Une affaire où Diana Holding accuse, en plus de sa dilution forcée à coup d'augmentations de capital réservées à la Cofepp, des pertes boursières latentes de plus de 50 millions d’euros : le cours de l’action MBWS étant passé d’une moyenne de 8,5 euros entre octobre 2014 et mars 2015 (période de ramassage boursier réalisée par Diana Holding) à un petit 1,4 euros actuellement…

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