Témoignage. Abderrazak Soumah : “Ali Aarrass a bien livré des armes à une organisation jihadiste“ (média)
L’ancien détenu belgo-marocain Ali Aarrass était le responsable du soutien logistique et financier du “Mouvement des Moujahidines au Maroc”, une organisation djihadiste créée au début des années 1980 pour laquelle il a bien livré des armes, a assuré l’un des fondateurs du groupe, Abderrezak Soumah.
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Le 14 mai 2021 à 9h14
Modifié 14 mai 2021 à 9h14L’ancien détenu belgo-marocain Ali Aarrass était le responsable du soutien logistique et financier du “Mouvement des Moujahidines au Maroc”, une organisation djihadiste créée au début des années 1980 pour laquelle il a bien livré des armes, a assuré l’un des fondateurs du groupe, Abderrezak Soumah.
“C’est une accusation qu’on ne peut pas inventer. Ali Aarrass était bel et bien membre du mouvement depuis 1981 et nouait des liens directs avec les dirigeants du groupe”, a révélé M. Soumah lors d’une émission sur la chaine «Maghreb TV».
Dans son témoignage livré “pour la vérité et pour l’histoire”, l’ancien “émir” du Mouvement des Moujahidines confie avoir fait connaissance de Ali Aarrass à Bruxelles où ce dernier gérait une librairie islamique.
“Notre émir à cette époque, Nouamani, lui a fourni de l’argent en 1983 pour ouvrir une librairie islamique à Bruxelles, dans l’objectif de fournir en retour un soutien financier au mouvement”, a-t-il précisé, relevant que c’est Ali Aarrass lui-même qui a lancé l’idée de la “Librairie Annour” créée à Molenbeek, dans la capitale belge.
Il s’agit, a-t-il ajouté, d’assurer un soutien financier à l’organisation, mais aussi de mener une propagande djihadiste auprès des jeunes en particulier.
Soumah rappelle avoir rencontré Ali Aarrass en l’an 2000 à Tanger. “L’année suivante, il était venu chez moi à Berkane où il m’a fourni des armes : une kalachnikov et deux pistolets avec des munitions”, a-t-il poursuivi.
Il raconte l’avoir à nouveau rencontré en 2004, mais qu’il a refusé cette fois-ci de “réceptionner une nouvelle livraison d’armes car notre mouvement était en déliquescence”, dans le contexte marqué par la lutte contre la menace extrémiste.
Néanmoins, il a reconnu avoir reçu une somme de 7.000 euros des mains de A.A, soulignant qu’il s’agissait d’une part des bénéfices tirés des activités de la librairie bruxelloise “Annour” que ce dernier gérait pour le compte de l’organisation.
Abderrezak Soumah affirme s’être engagé lui-même et nombre de ses proches dans un processus de révision de leur doctrine devant le constat d’échec des mouvements djihadistes, notamment en Afghanistan et en Tchétchénie. “Avec les armes qui nous ont été livrées, on aurait pu semer l’horreur au Maroc”, a-t-il conclu.
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