A Alger, des élections législatives sans engouement

Au lycée Emir Abdelkader, le plus ancien d’Alger, à l’entrée du quartier populaire de Bab El Oued, il n’y a pas foule dans les bureaux de vote, pour les élections législatives anticipées, rejetées par le mouvement contestataire du Hirak et une partie de l’opposition.

A Alger, des élections législatives sans engouement

Le 13 juin 2021 à 11h01

Modifié le 13 juin 2021 à 11h01

Au lycée Emir Abdelkader, le plus ancien d’Alger, à l’entrée du quartier populaire de Bab El Oued, il n’y a pas foule dans les bureaux de vote, pour les élections législatives anticipées, rejetées par le mouvement contestataire du Hirak et une partie de l’opposition.

Dans la capitale, Alger, l’ambiance est calme. Hormis les panneaux électoraux rien n’indique qu’il s’agit d’un jour de vote.

A l’intérieur du lycée, la vaste cour de l’établissement est quasi déserte. Les agents chargés de l’encadrement du scrutin y attendent des électeurs, bien peu nombreux à se rendre aux urnes.

Parmi eux Mokhtar Boulkedra, âgé de 84 ans. « J’ai voté pour le pays et son drapeau pour qu’il se redresse », affirme-t-il.

A 14h00 (13H00 GMT), sur les 180 inscrits de l’un des 27 bureaux de vote de ce lycée, seulement huit avaient voté.

Selon le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Chorfi, le taux de participation national a atteint 10% à 13H00 (12H00 GMT), 5,65% à Alger et il est quasi nul (0,47%) à Tizi Ouzou, grande ville de Kabylie (nord-est).

Appuyé sur une canne, la tête recouverte d’un béret, Nacereddine, un électeur de 75 ans lance: « Je viens voter pour l’avenir de la jeunesse, majoritaire dans notre pays. Nous avons fait notre temps et nous devons désormais passer le flambeau aux jeunes ».

« Dans le Hirak, il y a des gens sérieux qui ont fait parler le monde entier par leur sagesse, et d’autres qui mettent de l’huile sur le feu », estime le septuagénaire.

Quelque 24 millions d’Algériens sont appelés à élire les 407 députés de l’Assemblée populaire nationale (APN) pour un mandat de cinq ans. Plus de la moitié des listes s’affichent comme « indépendantes », en ayant recruté de nombreux jeunes.

« Peu importe la participation » 

Si à Alger où les manifestations sont empêchées depuis un mois les opérations de vote se déroulent dans le calme, plusieurs échauffourées ont eu lieu autour des bureaux de vote en Kabylie.

Dans la région traditionnellement frondeuse, de nombreux bureaux de vote ont été fermées selon les observateurs et des images de bulletins de vote jetés en pleine rue ont largement circulé sur les réseaux sociaux.

« Je ne vote pas car je considère que ce ne sont pas des élections démocratiques. Il n’y a pas de liberté et la majorité des électeurs ne se retrouvent pas dans ce scrutin », a expliqué à l’AFP Yassine, un électeur algérien de 60 ans, à la retraite.

« On se retrouve devant un grave problème: le vote n’est pas la démocratie pour les uns et le boycott, un acte anti-démocratique pour d’autres. Et on nage dans la contradiction », affirmait un internaute sur Twitter.

Parallèlement, plusieurs interpellations ont eu lieu à Alger, Boumerdès, Béjaïa et Tizi Ouzou, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien.

Malgré la faible participation, principal enjeu de ce vote anticipé, le rejet d’une partie de l’opposition et du mouvement réprimé du Hirak, le président Abdelmadjid Tebboune se dit « optimiste ».

« Pour moi, le taux de participation n’a pas d’importance. Ce qui m’importe, c’est que ceux pour lesquels le peuple votent aient une légitimité suffisante », a-t-il déclaré après avoir voté à Alger.

« Ceux qui veulent boycotter sont libres, à condition qu’ils ne l’imposent pas aux autres », a-t-il dit.

(AFP)

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