Marché des matières premières: l’envolée de cours s’annonce persistante et généralisée

 Le risque de voir les perspectives de redressement économique retardées reste présent et se confirme, au fur et à mesure, de l’évolution de la conjoncture internationale. En particulier, le volet relatif au marché des matières premières dont le Maroc est importateur net pour l’essentiel de ses besoins.

Marché des matières premières: l’envolée de cours s’annonce persistante et généralisée

Le 27 juillet 2021 à 10h34

Modifié 27 juillet 2021 à 14h16

 Le risque de voir les perspectives de redressement économique retardées reste présent et se confirme, au fur et à mesure, de l’évolution de la conjoncture internationale. En particulier, le volet relatif au marché des matières premières dont le Maroc est importateur net pour l’essentiel de ses besoins.

Les cours du pétrole, du gaz naturel, des matériaux de construction et autres métaux de base restent orientés à la hausse après avoir enregistré de fortes augmentations. Résultats attendus à court terme, flambée de la compensation, renchérissement de la facture énergétique et ralentissement de certains secteurs d’activité économique, tels le BTP, les IMME et autres industries de transformation.

Et au-delà, une aggravation de l’endettement pour faire face aux achats à l’extérieur, anticipent des analystes.

Sur le premier semestre, l’indice des prix des produits énergétiques, calculé par la Banque mondiale, a explosé de 63%, en glissement annuel. A la même période, celui des produits non énergétiques a bondi de 36%. Ce dernier ayant été tiré par les métaux de base (+53%), les fertilisants (+45%) et les produits alimentaires (+34%).

Le plus préoccupant, reste bien évidemment le prix du baril du pétrole. Au 19 juillet 2021, ce dernier s’est établi à 68 dollars. Résultat: le prix à la pompe s’est renchéri de 0,80 DH/litre lors de la 2e quinzaine de ce mois de juillet. Ce qui a fait monter au créneau la corporation des transporteurs relevant de la CGEM.

Sur les six premiers mois, les prix du Brent se sont établis à 65 dollars le baril en moyenne, en hausse de 58% en glissement annuel. Ils ont marqué 73 dollars en juin, progressant de 47% depuis début 2021 et de 83% depuis un an. Ils ont atteint 78 dollars le 5 juillet, leur plus haut niveau depuis octobre 2018, avant de repasser à 68 dollars le 19 juillet.

Cette remontée reflète une gestion prudente de l’offre de l’OPEP et un fort rebond de la demande mondiale, en lien avec la réouverture de l’économie et la hausse des taux de vaccination. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) prévoit une forte croissance de la demande mondiale de pétrole (+5,4 mbj en 2021 et +3 mbj en 2022), après une forte chute en 2020 (-9 mbj) liée au choc pandémique. C’est dire que la tendance haussière s’annonce durable au-delà de 2021.

D’autant plus que les réductions de production s’élèvent actuellement à 5,8 mbj, après un allègement de plus de 2 mbj de mai à juillet. Le 18 juillet, les pays de l’OPEP+ ont conclu un accord pour augmenter la production de l’alliance de 400.000 barils/jour chaque mois d’août à décembre 2021 (soit un cumul de 2 mbj). Est-ce suffisant, face aux perspectives de reprise économique annoncées par les diverses institutions internationales?

Ce qui est sûr, c’est que le marché pétrolier ne devrait pas connaître de crise d’offre à court terme. En effet, l’OPEP+ dispose actuellement de près de 6 mbj de capacité de production effective inutilisée, à laquelle s’ajoute quelque 1,5 mbj de brut iranien bloqué par des sanctions américaines.

Dans le sillage du pétrole, les prix du gaz butane ont culminé à 641 dollars la tonne, le 16 juillet. Ceci, après avoir atteint 527 dollars la tonne en moyenne sur le premier semestre 2021, soit 48% en glissement annuel.

L’impact sur la compensation s’étant déjà traduit par un alourdissement de 15,2% de la charge à 6,3 milliards de DH (source TGR).

Autre produit qui pèse sur la charge de compensation tient au sucre brut importé. Ses cours mondiaux se sont situés à  359 dollars la tonne en moyenne sur le premier semestre 2021. Ils marquent ainsi une hausse de 32% depuis un an.

Fin juin dernier, ils avaient atteint 383 dollars la tonne, ce qui est encore une aubaine pour la Caisse de compensation, puisque le prix plafond de référence est fixé à plus de 5.000 DH/tonne. Au-delà, la Caisse débourse la différence et en dessous, elle encaisse les équivalents tarifaires. Sauf que des prémices augurent d’un recul de l’offre.

L’export indien est pour le moment limité par une pénurie de conteneurs. De même, les perspectives de récolte au Brésil, en Russie, dans l’UE et en Thaïlande, s’annoncent peu favorables. L’Organisation internationale du sucre (ISO) prévoit pour la saison 2020-2021 une hausse de la consommation mondiale de 1,2% à 172 millions de tonnes combinée à une baisse de la production de 1,2%. En conséquence, le déficit de l’offre sucrière mondiale devrait atteindre environ 3 millions de tonnes, après trois saisons consécutives d’excédent. Au Brésil, le premier producteur et exportateur mondial de sucre, la récolte de canne à sucre devrait se replier sous l’effet de la sécheresse.

La flambée des cours à l’international touche également les céréales (blés, maïs et soja). Les prix du blé tendre (SRW) ont ainsi augmenté de 23% sur le premier semestre. Ils sont soutenus par une forte demande mondiale ainsi que par la hausse du maïs. Toutefois, une accalmie pourrait intervenir pour les blés.

Selon la FAO, la production mondiale de blé devrait atteindre un record de 785 millions de tonnes en 2021-2022, en hausse de 1,2% par rapport à la récolte précédente.

De leur côté, les prix du soja ont atteint 601 dollars la tonne en moyenne sur le premier semestre 2021, soit un bond de 62% en glissement annuel. La flambée est nourrie par une forte demande à l’exportation, combinée à des craintes sur les récoltes sud-américaines. Un pic de 627 dollars la tonne ayant été atteint en juin dernier, marquant une hausse de 23% depuis début 2021 et de 70% depuis un an.

Outre la facture énergétique, la flambée des cours à l’international a été déjà ressentie pour certains produits et intrants. C’est le cas des achats des produits bruts dont la valeur à l’import s’est raffermie de plus de 23%. Mais une note d’optimisme est quand même fournie par le redressement des cours des phosphates et dérivés.

Les prix du phosphate brut se sont établis à 125 dollars la tonne en juin, leur plus haut niveau depuis 2013, alors que les  cours des engrais phosphatés ont poursuivi leur remontée pour atteindre 605 dollars la tonne. Ils marquent ainsi un gain de 122% sur un an. Sur le premier semestre 2021, les cours du phosphate brut et du DAP ont enregistré des hausses respectives de 36% et 96% en glissement annuel.

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