Une première: le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc
C’était dans l’air depuis de semaines. Ce sera fait : les mercredi et jeudi 11-12 août courant, le ministre des affaires étrangères, Yair Lapid, effectue une visite officielle dans le royaume. Ce sera le premier pour le responsable de la diplomatie de l’État hébreu. Au début du mois dernier, il avait de son côté invité son homologue marocain, Nasser Bourita, à se rendre en Israël. Une première depuis 2003.
Une première: le ministre israélien des Affaires étrangères en visite officielle au Maroc
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Mustapha Sehimi, Professeur de droit, politologue
Le 10 août 2021 à 19h01
Modifié 11 août 2021 à 12h45C’était dans l’air depuis de semaines. Ce sera fait : les mercredi et jeudi 11-12 août courant, le ministre des affaires étrangères, Yair Lapid, effectue une visite officielle dans le royaume. Ce sera le premier pour le responsable de la diplomatie de l’État hébreu. Au début du mois dernier, il avait de son côté invité son homologue marocain, Nasser Bourita, à se rendre en Israël. Une première depuis 2003.
Assurément, c’est là un acte fort du processus de « normalisation » entre les deux pays et une étape déjà marquée depuis sept mois par des rencontres multiples entre les deux pays. Une visite préparée par le directeur général du ministère des Affaires étrangères, Alon Ushpiz, qui avait remis une invitation écrite de son ministre lors de sa rencontre le 6 juillet avec N. Bourita.
Le souci commun des deux pays est de mettre sur pied une coopération économique multidimensionnelle devant conforter et promouvoir durablement un matelas d’intérêts.
C’est dans ce cadre que le 22 mars dernier, le président de la CGEM, Chakib El Alj, a eu une réunion par vidéoconférence avec les responsables des organisations patronales israéliennes, The Israël Employers and Busniess Organization (IEBO), Manufacturere’s Association of Israël (MAI) et Federation of Israeli Chambers of Commerce (FICC).
Un accord de partenariat stratégique axé sur les relations commerciales et économiques ainsi que sur le développement technologique a été signé. Un conseil d’affaires bilatéral a été également conclu, la présidence marocaine en ayant été confiée à Steve Ohana.
Par ailleurs, plusieurs groupes de travail ont été créés, sous la supervision des ministères des Affaires étrangères des deux pays et des responsables de départements ministériels. Leur tâche est double. La première est de dresser l’état des lieux pouvant conduire à des projets porteurs, associant les opérateurs privés des deux pays. La seconde, elle, a trait à l’élaboration d’un cadre juridique, à commencer par une convention sur la protection des investissements et une autre sur la non double imposition. Les groupes de travail à l’œuvre sont au nombre de cinq : relations diplomatiques, investissements, agriculture et environnement, tourisme/ transport/ aviation, sciences/ innovation/ énergie/ technologie.
Voici deux semaines, deux vols commerciaux directs entre Tel Aviv et Marrakech ont eu lieu avec des centaines de passagers. De grandes potentialités se présentent avec des flux touristiques évalués à des centaines de milliers de touristes à terme.
La visite de Yair Lapid va être l’occasion de l’ouverture officielle de la représentation israélienne au Maroc. Pour l’heure, celle-ci n’a encore pas le statut d’une ambassade et reste qualifiée de « bureau d’intérêts » même si son responsable, David Govrin, a dans son pays le titre d’ambassadeur. C’était d’ailleurs le format qui avait prévalu entre les deux pays, entre 1994 et 2020, jusqu’à la suspension des rapports bilatéraux officiels par suite du déclenchement de la deuxième intifada.
Il est prévu la signature à Rabat, de plusieurs accords finalisés. Ils viennent s’ajouter à d’autres déjà conclus, tel celui en date du 16 juillet dernier, à Rabat, sur la coopération dans le domaine de la cyber-défense, en présence du directeur général de la cyber-direction israélienne, Ygal Unna, et de son homologue marocain, le général Mustafa Rabïi. A noter encore, le mois dernier, la participation d’un avion cargo C-130 des FAR, sur la base aérienne d’Hatzor, à un exercice international de Tsahal, selon une information du Times of Israël.
Le ministre israélien aura des entretiens ce mercredi avec Nasser Bourita. Jeudi, il rencontrera des responsables de la communauté juive de Casablanca et se rendra dans la synagogue de cette ville, le Temple Beth-El.
Selon des médias israéliens, il sera accompagné du ministre des Affaires sociales Meir Cohen, né à Essaouira du directeur général du ministère des Affaires étrangères, Alon Ushpiz, et du président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense, Ram Ben Barak.
Sept mois après, la reprise des relations officielles entre Rabat et Tel Aviv est désormais appréhendée en des termes différents. Elle constitue une avancée, bien entendu, mais elle est également devenue un acquis appelé à se consolider.
Au plan intérieur, des « résistances » persistent dans certains cercles ainsi que dans des rangs de la formation islamiste du PJD. Au gouvernement, le Chef du gouvernement PJD et les siens ont été plongés au départ dans l’inconfort et l’embarras à la suite de la reprise officielle des relations entre les deux pays, en décembre dernier. Mais le même Chef de l’exécutif, a signé, le 22 décembre les accords tripartites entre le Maroc, Israël et les États-Unis, faisant suite à la déclaration de l’ancien président américain Trump, le 10 décembre.
Le Maroc ne remet pas en cause ses engagements constants en faveur de la cause palestinienne. Le Souverain avait tenu ce même 10 décembre à réitérer au président palestinien Mahmoud Abbas sa solidarité en soulignant sa qualité de président du Comité Al Qods et d’une solution à deux États.
L’opinion publique marocaine paraît s’être ralliée à la décision royale qui prend en compte les intérêts supérieurs du Maroc. Elle est convaincue, comme l’avait déclaré le ministre des Affaires, étrangères, que « la première cause sacrée est celle du Sahara » et qu’il ne faut pas être plus palestinien que les Palestiniens…
La diplomatie marocaine reprend d’une autre manière la main dans la recherche d’une paix juste et durable entre Israël et le peuple palestinien. Une capitalisation supplémentaire d’une diplomatie en mouvement lui donnant visibilité et crédibilité à l’international.
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— יאיר לפיד - Yair Lapid🟠 (@yairlapid) August 10, 2021