Tourisme. Gouvernement, CGEM et opérateurs unanimes pour faire du pass vaccinal le sésame de la reprise

Après avoir vacciné plus de 50% de la population, le ministère de la Santé a annoncé récemment que le pass vaccinal pourrait être exigé pour accéder aux hôtels et restaurants touristiques. Si aucune date d’entrée en vigueur de cette décision n’a été précisée, deux sources autorisées du gouvernement et de la CGEM, ainsi qu’un représentant de la Confédération nationale du tourisme, confirment que cette mesure devra être la priorité du gouvernement sortant ou du prochain pour booster un secteur sinistré.

Tourisme. Gouvernement, CGEM et opérateurs unanimes pour faire du pass vaccinal le sésame de la reprise

Le 7 septembre 2021 à 20h31

Modifié 8 septembre 2021 à 8h29

Après avoir vacciné plus de 50% de la population, le ministère de la Santé a annoncé récemment que le pass vaccinal pourrait être exigé pour accéder aux hôtels et restaurants touristiques. Si aucune date d’entrée en vigueur de cette décision n’a été précisée, deux sources autorisées du gouvernement et de la CGEM, ainsi qu’un représentant de la Confédération nationale du tourisme, confirment que cette mesure devra être la priorité du gouvernement sortant ou du prochain pour booster un secteur sinistré.

Selon la vidéo publiée par le ministère de la Santé, le Maroc s’apprête à suivre l’exemple de la France, en exigeant de présenter un pass vaccinal (ou sanitaire peut-être) à l’entrée des hôtels, cafés, restaurants, hammams, théâtres, cinémas, stades de football, grands centres commerciaux et dans les moyens de transport. Pour cela, Médias24 a interrogé trois représentants du gouvernement, du patronat et de la Confédération nationale du tourisme (CNT) sur l'utilité de ce document qui atteste de la vaccination complète d'un individu.

Une mesure nécessaire pour sécuriser les lieux touristiques

Ainsi, une source ministérielle concernée nous a confié, sous couvert d’anonymat, son ferme soutien à l’adoption de cette mesure d'actualité depuis le mois de juin, en laissant entendre qu’elle était inévitable pour son gouvernement.

«En effet, elle devrait d’une part limiter les risques de contamination dans les espaces publics fermés et, d’autre part, rassurer les touristes étrangers vaccinés désireux de séjourner au Maroc.»

Accord de principe, mais sans visibilité d’adoption en raison des élections

A la question de savoir si l’instauration de ce document pourra se faire rapidement ou s’il faudra attendre la constitution d’un nouveau gouvernement - soit juste avant l’ouverture de la nouvelle législature d’automne prévue le premier vendredi de la semaine d’octobre -, notre interlocuteur n’a pas souhaité se prononcer.

Précisons cependant que son adoption, qui ne nécessite qu’un décret d’application, n’a pas besoin d’être validée par une majorité parlementaire. Ainsi, l’actuel gouvernement sortant, chargé de gérer les affaires courantes jusqu’à la passation des pouvoirs avec la future équipe de l’exécutif, ne devrait avoir aucun mal à l’imposer dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire qui est valable jusqu’au 31 octobre 2021.

La CGEM confirme plusieurs réunions avec les autorités décisionnaires

Sollicité à son tour, un membre influent du patronat a déclaré que la CGEM ne souhaitait pas communiquer sur ce sujet avant de nous confirmer la tenue de plusieurs réunions formelles avec les autorités.

«La CGEM espère que le pass vaccinal sera adopté rapidement dans tous les hôtels et restaurants, mais pour l’instant, il n'y a eu aucune véritable avancée sur ce dossier. En effet, nous n'avons pas eu d'accord formel du gouvernement, mais de simples discussions où nous essayons de faire du lobbying avec des arguments fondés», révèle notre source. Elle poursuit en déclinant les raisons pour lesquelles le Maroc, et notamment l’industrie du tourisme, se doit d’adopter un pass vaccinal ou pass sanitaire.

« Nécessité d’une adoption rapide sous peine de perdre des marchés »

«Pour les opérateurs touristiques affiliés à la CGEM, le Maroc n'a d'autres choix que de suivre le modèle français, car non seulement nous risquons de perdre plusieurs marchés étrangers, mais de plus, la poursuite de l'inaction ne fera qu'aggraver l'agonie en cours des entreprises du secteur.»

Ainsi, plus le temps passe, moins le secteur sera à même de retrouver ses niveaux d'avant-crise.

«En effet, les touristes étrangers vont rapidement adopter d’autres réflexes de consommation, et ceux qui venaient habituellement au Maroc préféreront séjourner dans d'autres pays où leur pass sanitaire est valable», conclut notre interlocuteur. Il insiste sur l'urgence de son adoption sachant que cette décision appartient aux seules autorités, la CGEM se contentant de donner un avis.

Une urgence absolue pour les opérateurs privés

Requérant l’anonymat, «pour ne pas brusquer, voire fâcher les autorités de tutelle», un important opérateur hôtelier, membre de la Confédération nationale du tourisme exprime un sentiment d’urgence absolue pour faire «redémarrer le robinet grippé des touristes étrangers de séjour».

«Malgré les beaux discours de nos gouvernants sur le tourisme domestique appelé à sauver la saison estivale, le bilan général a été plus que catastrophique dans nos principales destinations touristiques. Sans l'adoption rapide d'un pass qui permettrait de rassurer nos clients étrangers nombreux à être déjà vaccinés, la fréquentation hôtelière des fêtes de fin d’année se présente très mal avec zéro réservation à ce jour», s’inquiète le président d’un grand groupe hôtelier. Il affirme que l’ensemble des opérateurs espère que cette mesure sera prise au plus tard en octobre prochain, sous peine de nombreuses faillites.

Gouvernement, patronat et opérateurs sont donc unanimes pour adopter au plus vite une mesure qui leur permettra de retrouver une capacité d’accueil normale, mais aussi de repousser les horaires de fermeture limités par le couvre-feu qui impacte considérablement leur chiffre d’affaires.

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