Aït Taleb : “6 millions de nouveaux vaccinés nous séparent de l'immunité collective”

Devant les députés de la Première Chambre, Khalid Aït Taleb a voulu rassurer quant à la sécurité du vaccin contre le Covid-19 et à la nécessité de l'adoption du pass vaccinal et de la troisième dose pour voir le bout du tunnel. Aujourd'hui 16 millions de doses sont disponibles, et plus de 70% de la population cible a été vaccinée avec les deux doses.

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Aït Taleb : “6 millions de nouveaux vaccinés nous séparent de l'immunité collective”

Le 26 octobre 2021 à 15h31

Modifié 26 octobre 2021 à 16h04

Devant les députés de la Première Chambre, Khalid Aït Taleb a voulu rassurer quant à la sécurité du vaccin contre le Covid-19 et à la nécessité de l'adoption du pass vaccinal et de la troisième dose pour voir le bout du tunnel. Aujourd'hui 16 millions de doses sont disponibles, et plus de 70% de la population cible a été vaccinée avec les deux doses.

Le ministre de la Santé et de la protection sociale, Khalid Aït Taleb, a exposé la situation épidémique et a défendu la décision de l'obligation du pass sanitaire et de l'instauration de la troisième dose, dans une session de la Chambre des représentants, tenue ce lundi 25 octobre, dédiée au thème de la crise sanitaire.

Le vaccin est sans risque

Khalid Aït Taleb a rappelé que  le Roi Mohammed VI a été le premier à recevoir le vaccin en inaugurant la Campagne nationale de vaccination contre le Covid-19. "Cet acte a constitué un signal fort en donnant l’exemple et en apportant la réponse aux interrogations de 36 millions de Marocains. Ceci a été le symbole de la sécurité de l’opération et a ôté aux Marocains leurs craintes et leurs doutes."

La décision d'instaurer l'obligation du pass vaccinal se base juridiquement sur l'état d'urgence sanitaire

Aït Taleb déclare que le pass vaccinal a été décidé pour renforcer cette tendance positive et pour "rattraper le temps perdu", à la suite de la baisse du rythme de vaccination durant la dernière période, ce qui peut entraver l’atteinte de l’objectif de l’immunité collective.

Il rappelle aussi que le pass vaccinal a été adopté dans plusieurs pays, permettant de dépasser les restrictions sanitaires d’accès à différents espaces publics.

D’après lui, cette décision des pouvoirs publics se base juridiquement sur les dispositions relatives à l’état d’urgence sanitaire. Il a notamment mentionné le décret n° 2.20.292 du 23 mars 2020 qui "donne le droit aux pouvoirs publics de prendre des mesures urgentes pour protéger la vie des personnes contre l’expansion des maladies contagieuses et épidémiques".

Aït Taleb n’a pas hésité à mentionner certains principes et finalités de la charia islamique, qui "vise à préserver la vie des personnes, à choisir le moindre mal, à faire prévaloir l’intérêt public sur l’intérêt personnel, à responsabiliser l’être humain vis-à-vis de lui-même et à obliger l’État à prendre toutes les mesures préventives pour lutter contre les maladies, les épidémies et les virus contagieux".

Le pass vaccinal n’est pas une restriction

Selon le ministre de la Santé, le pass vaccinal n’a pas été adopté pour constituer une restriction des libertés, "au contraire, ce document officiel jouera un rôle essentiel pour les personnes vaccinées dans le retour à la vie normale".

"La logique veut qu’on allège les mesures préventives pour les personnes vaccinées, qui représentent désormais la majorité dans notre pays", annonce-t-il.

"Plusieurs études et recherches scientifiques ont démontré que la personne non vaccinée est 11 fois plus exposée au risque de décès que la personne vaccinée."

"Les personnes interdites du vaccin pour causes médicales, comme celles qui souffrent de fortes allergies, peuvent aussi avoir le pass vaccinal à condition de disposer d’un certificat médical d’un médecin spécialiste qui le prouve et mentionne la cause."

Un rebond du rythme de la vaccination après l’instauration de l'obligation du pass vaccinal

"Les données que nous avons indiquent une hausse record du nombre de personnes vaccinées après l’instauration de l’obligation du pass vaccinal pour accéder aux administrations publiques et semi-publiques, aux établissements privés et aux espaces publics."

Il a indiqué que le nombre de bénéficiaires de la première dose a augmenté de 109.915 personnes en 24 heures (+464,69%), celui des bénéficiaires de la deuxième dose a augmenté de 114.305 personnes (+409,43%), et celui des bénéficiaires de la troisième dose a augmenté de 66.749 personnes (+442,1%).

La troisième dose, “la dose de l’espoir”

Aït Taleb explique que la prise de la troisième dose, six mois après la deuxième, a été adoptée pour garder les meilleurs niveaux de protection. "Elle représente la dose de l’espoir qui va nous permettre d'en finir avec le cauchemar de cette terrible pandémie. Ce sera notre issue pour lever graduellement les restrictions sanitaires et revenir à la vie normale le plus vite possible."

Il rappelle que l’utilisation des doses de rappel est très répandue pour plusieurs vaccins, car l’immunité peut se détériorer avec le temps, comme c’est le cas pour le vaccin contre la grippe, la diphtérie ou le tétanos.

La nouvelle stratégie

"L’Etat a fait son devoir en rendant le vaccin disponible gratuitement, ce qui lui a coûté des milliards, ainsi qu’en assurant toutes les conditions nécessaires pour réduire les difficultés de cette crise pour le citoyen."

La nouvelle stratégie, d’après Aït Taleb, consiste à élargir la campagne de vaccination à d’autres catégories, notamment les immigrés informels, les enfants abandonnés ou déscolarisés et les personnes handicapées.

Cette stratégie consiste également en l’organisation de campagnes de sensibilisation sur le terrain, la vaccination des personnes qui ne l’ont pas fait pour cause médicale dans les hôpitaux universitaires, régionaux ou provinciaux, en plus de l’organisation de visites auprès des personnes âgées de plus de 65 ans ou celles qui souffrent de maladies chroniques.

"L’adoption du pass vaccinal est censée encourager ceux qui n'ont pas encore été vaccinés à le faire, après avoir observé une baisse du rythme de vaccination, surtout à l’approche de l’hiver qui connaît une expansion plus grande des vagues de contamination."

Les chiffres de la vaccination

A la date du 17 octobre 2021, 44,8 millions de doses de vaccins ont été administrées. Le nombre de bénéficiaires d’au moins une dose était de 23,6 millions, l’équivalent de 77,5% de la population cible et de 64% du nombre total d’habitants ; dont 21,4 millions ont été vaccinés par les deux doses, ce qui représente 70% de la population cible. 

Dans la région Béni Mellal-Khénifra, ce taux atteint 95%, ce qui explique la grande amélioration de la situation épidémique dans cette région.

"Notre pays dispose à ce jour de 16 millions de doses, alors que seules 6 millions de nouvelles personnes vaccinées nous séparent de l’immunité collective. Le défi est maintenant d’accélérer le rythme de la vaccination pour atteindre l’objectif des 80% dans les semaines qui viennent", déclare Aït Taleb.

La situation sanitaire en nette amélioration

Aït Taleb a signalé que les indicateurs de la pandémie montraient une amélioration continue pour la dixième semaine consécutive. En effet, d’après lui, le Maroc est passé au niveau le plus bas de la transmission du virus depuis 16 semaines, avec un taux de 3,5%. D’autant que le nombre de nouveaux cas et de décès hebdomadaires continue de régresser.

"Le nombre de cas critiques hebdomadaire a également baissé, pour atteindre un seul cas pour 100.000 habitants. Actuellement, à la date du 24 octobre, il y a 327 cas critiques qui sont pris en charges, dont 16 sont sous ventilation artificielle. Le taux d’occupation des lits de réanimation réservés au Covid est passé à 6,2% d’un total de 5.250 lits, alors que ce taux avait atteint à son pic à 60%."

Le nombre de tests réalisés a lui aussi baissé pour la neuvième semaine consécutive, pour atteindre le nombre de 8.847. Le ministre estime toutefois qu'il faut maintenir la vigilance, car ces résultats positifs ne justifient pas l'abandon des mesures sanitaires.

Aït Taleb a indiqué par ailleurs que le taux de transmission du variant Delta continuait également de baisser. 

Le ministre de la Santé et de la protection sociale a rappelé que les autorités sanitaires avaient mis en place un organe de veille génomique du coronavirus, composé d’un groupement de laboratoires publics spécialisés, le but étant de suivre les chaînes de variants présents au Maroc.

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