Drapor décroche son plan de sauvegarde sur cinq ans

Drapor obtient la validation d’un plan de sauvegarde sur les cinq prochaines années. D’autres entités du groupe Strammarine sont en attente d’une décision similaire.

Drapor décroche son plan de sauvegarde sur cinq ans

Le 23 novembre 2021 à 17h10

Modifié 23 novembre 2021 à 18h58

Drapor obtient la validation d’un plan de sauvegarde sur les cinq prochaines années. D’autres entités du groupe Strammarine sont en attente d’une décision similaire.

Pour Drapor, les voyants judiciaires tournent au vert. La société de dragage vient d’obtenir la validation de son plan de sauvegarde. Le tribunal de commerce de Casablanca s’est prononcé ce lundi 22 novembre.

Cette décision survient neuf mois après l’ouverture de la procédure de sauvegarde (18 février 2021). Elle avait impliqué le groupe Strammarine et ses trois filiales, dont Drapor. En difficulté sans être en cessation de paiement, ces derniers disposaient d’une "période d’observation" ; une sorte de sursis pour soumettre leurs propositions de relance au tribunal.

De toutes ces entités, Drapor est ainsi la première à recevoir l’homologation des juges. Son plan s’étalera sur les cinq prochaines années, durée maximale pour ce genre de dossiers.

Théoriquement, le tribunal valide un plan de sauvegarde lorsqu’il juge "sérieuses" les chances de sauver une entreprise. Cette décision est appuyée par un rapport détaillé du syndic chargé de la procédure. En l’occurrence, les engagements de Drapor ainsi que le bilan, positif, du syndic Abderrahman Amali, semblent avoir convaincu la justice.

"C’est un plan de croissance" 

"Nous avons appris ce jugement avec soulagement", confie Mustapha Aziz, président directeur général de Drapor, contacté par Médias24. "Ce n’est pas qu’un plan de sauvegarde, c’est un plan de croissance", s’enthousiasme l’homme d’affaires, précisant que "le plan a été retenu compte tenu des projets en cours et en vue. Nous avons de nouveaux projets au Maroc et à l’étranger, notamment aux Émirats arabes unis et en Libye. Nous envisageons l’avenir avec tranquillité".

Un enthousiasme que l’intéressé explique aussi par le contexte politique, "surtout après le changement de gouvernement". Le PDG évoque les soubresauts de sa société avec l’ancien ministre de l’Équipement, marqués par de multiples blocages administratifs. Des dossiers qui ont fait l’objet de contentieux devant les juridictions administratives. L’un d’eux a débouché sur une première décision favorable à Drapor. Cette affaire est réexaminée par la Cour d’appel.

Un plan engageant vis-à-vis des créanciers

Pour Drapor, tout reste à faire. La validation du plan de sauvegarde est un tournant positif, mais ce n’est pas une fin en soi. Le document soumis au tribunal contient, entre autres, les engagements de l’entreprise vis-à-vis de ses créanciers. S’ils ne sont pas honorés, le tribunal pourrait, d’office ou sur demande des créanciers, résilier ledit plan. S’ensuivrait une mise en redressement ou, pire, en liquidation judiciaire.

Aujourd’hui, l’endettement de la société dépasse les 100 MDH. "Nous avons obtenu des rééchelonnements et des remises de dettes", indique Mustapha Aziz, sans toutefois donner plus de détails.

"Nous allons bénéficier d’une période de grâce sur environ un an, qui permettra à Drapor de se relever et de constituer un fonds solide. Un tiers des revenus qui seront tirés des projets engagés iront résorber l’endettement", poursuit notre interlocuteur.

"L’idéal est de payer nos dettes avant l’échéance des cinq ans", ajoute le PDG. Il appelle "au soutien des banques marocaines pour contribuer à la relance" de l’unique société marocaine de dragage.

Au cours des mois suivant le jugement de sauvegarde, Drapor s’était vu accorder au moins deux nouveaux prêts. Fait intéressant, ces opérations avaient reçu l’aval du juge-commissaire qui les a revêtues à chaque fois d’une ordonnance. "Une première dans ce type de procédures", se réjouit un avocat concerné par le dossier.

Trois autres entités en attente

L'homologation du plan concerne uniquement Drapor. Les autres filiales (MédOcéan et Rimal) ainsi que leur société mère (Strammarine) attendent encore le verdict du tribunal. "Au début de la procédure, ses entités avaient fait chacune l’objet d’un jugement de sauvegarde séparé. Les juges statueront séparément sur leurs projets de plan", indique une source judiciaire proche du dossier.

Le cas de Rimal est actuellement à l’examen. Ce dossier a été récemment soumis au ministère public, dont le représentant devra livrer sa position d’ici le 29 novembre. Une ultime étape avant le jugement.

Là aussi, Mustapha Aziz se montre optimiste. "Les autres sociétés vont suivre car tout est lié à Drapor, qui est le gros morceau du groupe Strammarine."

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