Voici les prévisions économiques et financières du HCP pour 2022

Après avoir effacé la récession de 2020 en 2021, le Maroc renouera en 2022 avec la croissance économique, mais avec un petit 2,9% pour le PIB, une hausse des prix qui serait accompagnée d'une perte du pouvoir d’achat, ainsi qu'une dégradation du déficit commercial, selon les prévisions du HCP.

Voici les prévisions économiques et financières du HCP pour 2022

Le 25 janvier 2022 à 14h35

Modifié 25 janvier 2022 à 16h23

Après avoir effacé la récession de 2020 en 2021, le Maroc renouera en 2022 avec la croissance économique, mais avec un petit 2,9% pour le PIB, une hausse des prix qui serait accompagnée d'une perte du pouvoir d’achat, ainsi qu'une dégradation du déficit commercial, selon les prévisions du HCP.

Le haut-commissariat au Plan (HCP) a publié, mardi 18 janvier, son budget économique prévisionnel 2022, présentant l'analyse de la situation macroéconomique en 2021, et les perspectives de son évolution cette année.

Les prévisions de la croissance économique nationale pour l’année 2022 se fondent sur le scénario d’une production céréalière moyenne durant la campagne agricole 2021-2022, et prennent en compte les nouvelles dispositions de la loi de Finances 2022. Ces projections supposent également la poursuite de l'amélioration de la demande mondiale adressée au Maroc, la consolidation des IDE et le maintien des transferts des MRE.

Cependant, le HCP précise que ces perspectives restent incertaines et sont liées à l’évolution de la situation pandémique, notamment l’apparition d’éventuels variants.

Ralentissement de la croissance économique en 2022

En tenant compte des hypothèses retenues, la reprise économique nationale devrait se poursuivre en 2022, quoiqu’en décélération après le fort rebond attendu en 2021 (+7,2%)

Le secteur primaire devrait afficher une valeur ajoutée en baisse de 1,6% en 2022, contre une hausse de 17,9% l’année précédente. Les activités non agricoles devraient connaître une croissance de près de 3,5 % en 2022 (en ralentissement par rapport à celle de 5,6% attendue en 2021), bénéficiant de la bonne tenue de l’activité économique des principaux partenaires commerciaux du Maroc et de l'opérationnalisation du plan de relance.

Le secteur secondaire devrait continuer d’enregistrer une valeur ajoutée en croissance modérée, de 3,3% en 2022 au lieu de 6,8% en 2021. Cette faible performance du secondaire s'expliquerait par la décélération des industries de transformation, qui auraient enregistré une valeur ajoutée en croissance de seulement 3% en 2022.

De son côté, le secteur tertiaire devrait s’accroître de 3,6% en 2022 et continuerait de subir les effets négatifs de la crise pandémique. Toutefois un redressement est prévu pour les services marchands, grâce l’amélioration attendue des activités touristiques et du transport aérien, à la suite de l’ouverture prévue des frontières en 2022.

Compte tenu de ces évolutions et d’une hausse des impôts et taxes sur produits nets de subventions de près de 3,9%, le PIB devrait augmenter de 2,9% en 2022, après un rebond de 7,2% attendu en 2021.

Une augmentation des prix, accompagnée d'une perte du pouvoir d’achat

La décélération de la croissance pourrait également se répercuter sur la croissance des revenus, la consommation et l'épargne nationale. En termes de projections, le revenu national brut devrait ralentir en 2022 pour atteindre un taux de croissance de 2,5%, largement inférieur à la moyenne de 4% réalisée entre 2014 et 2019.

La consommation finale des ménages devrait augmenter de 2,8% en volume. En revanche, sa variation en valeur aurait atteint 4,6%, reflétant une perte du pouvoir d'achat à la suite de la hausse des prix. Ces derniers devraient continuer à augmenter en 2022 au rythme de 1,8%. Ainsi, le pouvoir d'achat des ménages devrait s’accroître de seulement 0,7% en 2022.

Une situation qui s’est accompagnée aussi par une aggravation de l’endettement des ménages. Les crédits bancaires devraient s’accroître de 3,7% en 2022. Et ce, sous l’effet de la poursuite de la reprise prévue des activités économiques et de l’impact attendu des programmes de soutien des ménages et des entreprises.

De son côté, la consommation des administrations publiques devrait s’accroître de 2,7%, conduisant à une progression de la consommation finale nationale de 2,8%. L’investissement brut total, de son côté, devrait s’accroître d’environ 5,3% en 2022. Au total, la demande intérieure devrait progresser de 3,5% en volume au lieu de 8% en 2021.

Dans ce contexte, l’épargne nationale devrait représenter 28,4% du PIB. Et ce, après une amélioration de l’épargne intérieure qui devrait maintenir son taux à 22,2% du PIB en 2022 ; et compte tenu des revenus nets en provenance du reste du monde, qui devraient atteindre 6,2% du PIB, en lien avec le maintien des transferts des MRE à un niveau confortable.

L’économie nationale devrait continuer de bénéficier du niveau satisfaisant des réserves en devises. Ainsi, la part des avoirs extérieurs nets de réserves dans le total des contreparties de la masse monétaire devrait se contenir pour atteindre près de 19,9% au lieu de 20,7% en 2021, assurant ainsi une couverture de 6 mois et 27 jours d’importations de biens et services en 2022.

Dégradation du déficit commercial

En 2022, le déficit commercial devrait atteindre 17,6% du PIB, soit une accentuation d’un point de pourcentage par rapport à son niveau en 2021. Ce serait le résultat d’une croissance nominale des exportations de biens de 10,7%, tandis que les importations afficheraient une hausse de 10,1% en 2022.

En volume, les exportations nationales devraient consolider leur sentier de croissance, faisant suite au dynamisme des métiers mondiaux, pour afficher une croissance de 7,2% au lieu de 9,5% en 2021. De leur côté, les importations devraient enregistrer une augmentation moins importante en 2022, soit 7,8% au lieu de 11,2% 2021.

Ainsi, la contribution de la demande extérieure nette à la croissance économique serait négative de 0,9 point du PIB en 2022.

Augmentation de l'endettement public pour répondre à l'urgence de la relance économique 

La politique budgétaire en 2022 devrait rester orientée en faveur du soutien de l'économie nationale, en maintenant un déficit budgétaire de près de 6,1% du PIB. Cette orientation est combinée à une augmentation des dépenses d'investissement, qui devraient atteindre 7,2%, et des dépenses ordinaires incompressibles, qui poursuivraient leur tendance haussière pour représenter près de 21,7% du PIB.

Pour combler ses besoins de financement, le Trésor aurait recours aux emprunts intérieurs et extérieurs. Dans ce cadre, le taux d'endettement du Trésor devrait augmenter à 78,5% du PIB en 2022, dont 60% du PIB de dette intérieure et 18,5% de dette extérieure.

Les répercussions de la crise Covid-19 ont également révélé la vulnérabilité des finances publiques aux chocs exogènes et la possibilité de créer des espaces budgétaires. Avec une dette extérieure garantie par l'État qui devrait se stabiliser à près de 14,7% du PIB en 2022, le taux d’endettement public global, en augmentation continue, devrait atteindre 93,2% du PIB en 2022, contre 90,3% en 2021.

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