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Designers de Casablanca. Réda Bouamrani, à la pointe de l’esthétisme (4/5)

Artisanat, objets et arts décoratifs, design d’intérieur… Depuis deux décennies, des designers marocains réinventent les objets du quotidien, s’inspirant des codes d'une tradition artisanale séculaire. À l'instar d’autres villes du royaume, Casablanca est le théâtre de cette effervescence créative. Réda Bouamrani nous a ouvert les portes de leur univers éclectique qui s’étend du design de produits à l’architecture d’intérieur.

Designers de Casablanca. Réda Bouamrani, à la pointe de l’esthétisme (4/5)

Le 10 février 2022 à 15h59

Modifié 10 février 2022 à 18h25

Artisanat, objets et arts décoratifs, design d’intérieur… Depuis deux décennies, des designers marocains réinventent les objets du quotidien, s’inspirant des codes d'une tradition artisanale séculaire. À l'instar d’autres villes du royaume, Casablanca est le théâtre de cette effervescence créative. Réda Bouamrani nous a ouvert les portes de leur univers éclectique qui s’étend du design de produits à l’architecture d’intérieur.

Médias24 a franchi les portes de l’atelier de cinq artistes de renom qui n'hésitent pas à explorer de nouveaux territoires pour insuffler un dynamisme au design marocain. Ils ont accepté de partager leur vision de la création contemporaine en nous transportant dans leur univers artistique.

Réda Bouamrani, à qui nous consacrons ce quatrième volet de la série, fait partie de cette génération dont le champ d’action s’étend du design de produits à l’architecture d’intérieur.

Pour cet artiste éclectique qui a développé sa propre philosophie du design et propose une approche moderniste de l’interprétation des arts décoratifs, « le design porte principalement son approche dans le renouveau, l’art de s’adapter et d’anticiper les besoins dans un univers évolutif permanent. Au Maroc, nous avons la chance d’avoir un patrimoine artisanal riche et varié. Ce qui constitue une ressource inépuisable pour les arts décoratifs. Et c’est là qu’intervient le designer pour répondre aux besoins, à savoir épurer les objets, les rendre contemporains et fonctionnels ». Selon lui, le design est un secteur en plein essor, qui peut être prometteur pour le développement de l’artisanat et de l’industrie du pays.

Diplômé de l’Académie Charpentier à Paris en 1995, Réda Bouamrani fait appel dans sa démarche artistique à tous les styles, du rococo au moderne, en passant par l’oriental. « Par contre, le résultat de ma démarche se termine généralement dans une lecture minimaliste, éclectique et expressionniste. J’entame ma réflexion par une thématique que je définis en fonction du besoin du moment, et de l’expérience que je souhaiterais entreprendre par rapport à l’usage de l’objet et aux matériaux à utiliser », détaille-t-il.

L’œil et l’esprit

Les créations de Réda Bouamrani jouissent d’un succès certain, aussi bien auprès du consommateur particulier que professionnel. La chaise "Hamak" en est une bonne illustration. Avec sa structure en inox et son siège en cuir, cette chaise avait connu une réception dithyrambique au salon Maison et Objet à Paris. Elle reste à ce jour un best-seller, grâce notamment à la technicité de son design ainsi qu’à sa fonctionnalité. Réda Bouamrani a participé à de nombreuses manifestations nationales et internationales, notamment à l’Institut du monde arabe à Paris où il a exposé en 2014 ses créations sur le thème « Le Maroc contemporain ».

Interrogé sur ses sources d’inspiration, Réda Bouamrani considère qu'il n’y a pas de limite à la création. Le designer rappelle que « des milliers de sujets nous entourent au quotidien, il suffit juste d’y prêter attention et de s’en inspirer. Comme je le dis bien souvent : nous n’inventons rien, nous interprétons seulement ». Son credo pour être créatif, l’observation. Et « le cumul de tous ce que notre cerveau a pu mémoriser nous permet de réaliser des synthèses. Ce qui fertilise notre imagination et nous permet de produire de nouvelles idées », selon le créateur casablancais.

Comme pour tant d'autres domaines d’activité, le design a subi de plein fouet la pandémie du Covid. Pour Réda Bouamrani, le Maroc a, aujourd’hui plus que jamais, besoin de designers pour dynamiser son économie, à travers son industrie. Le pays devrait pouvoir être autonome quelles que soient les circonstances. Le designer lance ainsi un appel : le royaume « doit s’investir davantage dans des secteurs industriels encore peu exploités, et dont l’avenir est prometteur. Une prise de conscience des dirigeants, des banques et des industriels est nécessaire pour que le design puisse faire partie de notre patrimoine et constituer la vitrine des ressources créatives de notre pays, que ce soit au niveau national ou international ».

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