Le conflit ukranien plonge le secteur automobile marocain dans l'incertitude

Après la pandémie et la crise des semi-conducteurs, le marché automobile mondial affronte une nouvelle tempête : la guerre en Ukraine. Le Maroc sera certainement impacté, mais l’ampleur de cet impact reste pour l’heure inconnue.

Le conflit ukranien plonge le secteur automobile marocain dans l'incertitude

Le 10 mars 2022 à 14h38

Modifié 12 avril 2022 à 11h39

Après la pandémie et la crise des semi-conducteurs, le marché automobile mondial affronte une nouvelle tempête : la guerre en Ukraine. Le Maroc sera certainement impacté, mais l’ampleur de cet impact reste pour l’heure inconnue.

Dans un secteur qui n’a toujours pas retrouvé son niveau de 2019, la guerre entre l'Ukraine et la Russie aux conséquences internationales génère de nouvelles incertitudes, à en croire des experts marocains sondés par Médias24.

"Le Maroc sera certainement impacté", nous assure-t-on. "Malheureusement, nous ne sommes qu’au début de la crise. On ne connaît pas encore toutes les répercussions qu’il peut y avoir sur le marché automobile national. A ce jour, on est dans une grande incertitude, mais on prévoit tout de même une perturbation encore plus forte de la chaîne logistique ainsi qu’une augmentation des prix", poursuit notre source.

Un constat confirmé par un membre de l’Association des importateurs de véhicules au Maroc (AIVAM) : "A ce stade, la visibilité est très limitée pour le marché marocain. Il y aura certainement un impact mais on ne sait pas encore de quelle ampleur ".

Le secteur, qui est donc déjà malmené, continuera à souffrir pour une troisième année consécutive. L’année 2022 ne sera peut-être pas une année de redressement pour le secteur automobile. Loin de là !

La Russie et l'Ukraine d'importants équipementiers

"Le monde de l’automobile a énormément souffert ces deux dernières années", nous confie un acteur du secteur automobile marocain. "Il y a d’abord eu la crise du Covid, durant laquelle les gens ont énormément réduit leurs commandes. Ensuite, il y a eu une deuxième crise, de l’offre cette fois-ci, due à la pénurie de composants électroniques. A cela s’est ajoutée l’inflation des matières premières depuis un an environ, en particulier de l’énergie."

"Actuellement, le secteur automobile fait face à une troisième crise : le conflit russo-ukrainien. En dehors du groupe Renault, qui est un gros producteur en Russie, l’Ukraine et la Russie sont principalement des équipementiers, spécialisés dans le câblage notamment".

"De nombreux constructeurs européens, en particulier allemands, sous-traitent la construction de plusieurs matériaux auprès des équipementiers ukrainiens", confirme notre interlocuteur, soulignant qu’au "vu de la situation actuelle, l’approvisionnement auprès de l’Ukraine s’est arrêté depuis environ 12 jours".

"S’ajoute à tout cela l’impact de la guerre sur les cours des matières premières, en particulier sur le gaz et le pétrole, qui ne fait que renforcer l’inflation et les problématiques d’approvisionnement."

Notons que la Russie pèse également 6% dans l’approvisionnement mondial de l’aluminium ; 40% pour le palladium, un métal que l’on retrouve au niveau du catalyseur, un élément de l’ensemble du pot d’échappement des moteurs à combustion interne ; 10% pour le nickel, qui sert à la fabrication des batteries ; et 4% pour le cuivre.

"La chaîne logistique est donc encore plus perturbée et plus chère qu’elle ne l’était auparavant", regrette notre source. Et d’ajouter : "Les principales conséquences de cette situation sont les suivantes : on risque d’avoir une inflation encore plus élevée et un délai d’approvisionnement encore plus long qu’il ne l’est actuellement."

"L’inflation va toucher toutes les marques, mais les plus touchées seront celles proches géographiquement de l’Ukraine et de la Russie."

Les constructeurs infligent des sanctions à la Russie

Le contexte de tensions dans le secteur est exacerbé par les sanctions économiques contre la Russie. Beaucoup de constructeurs ont suivi le pas.  BMW et Mercedes-Benz ont annoncé, mardi 1er et mercredi 2 mars, l’arrêt des exportations et de la production en Russie. Toyota et Volkswagen ont, pour leurs parts, annoncé jeudi 3 mars suspendre leur production en Russie. Toyota a arrêté sa production "jusqu’à nouvel ordre", ainsi que ses importations pour ce marché, invoquant "des perturbations de la chaîne d’approvisionnement" liées au conflit russo-ukrainien.

Volkswagen a décidé, pour sa part, d’"interrompre à effet immédiat les exportations vers la Russie", alors que les livraisons aux concessionnaires sont déjà à l’arrêt. Le constructeur allemand va également fermer "jusqu’à nouvel ordre" ses deux sites en Russie, situés à Kalouga et Nijni Novgorod. Par ailleurs, le groupe a déjà dû interrompre temporairement la production sur plusieurs sites en Allemagne, par manque d’approvisionnement de la part de fournisseurs en Ukraine.

D’autres constructeurs nippons, comme Suzuki, Honda et Mazda, ont également suspendu ou réduit leurs activités en Russie.

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