Après l’annonce du retour du Festival international du film de Marrakech, ainsi que du Festival des musiques sacrées de Fès, la question se pose pour les autres grands rendez-vous culturels et de divertissement organisés au Maroc avant la pandémie.

Médias24 a interrogé les promoteurs des événements Jazzablanca, Tanjazz, Marrakech du rire et du festival d'Essaouira, qui comptent bien se produire en 2022. Quant aux organisateurs des festivals Mawazine ou Oasis, ils nous révèlent qu’il n’y aura pas d’édition avant 2023.

Le festival Oasis reporté faute de temps nécessaire pour booker les artistes

Sollicitée pour comprendre les raisons de la non-programmation du festival des musiques électroniques, une source informée proche du management d’Oasis nous a  expliqué qu'un tel événement exigeait une préparation très pointue, qui ne pouvait laisser place à aucune improvisation.

Selon notre interlocuteur, les incertitudes liées au variant Omicron jusqu’à la fin 2021 n'auraient pas permis d'avancer correctement sur plusieurs points essentiels à l’instar de la programmation artistique ou du lieu qui pourra accueillir l’événement à Marrakech.

Et de poursuivre que quand on sait qu’il faut un minimum de 9 mois pour booker des DJ de renommée internationale, il a été jugé préférable de le reporter en attendant que l'organisation communique officiellement sur une date de retour du festival Oasis.

« Mawazine, une grosse machine qui ne peut pas redémarrer en quatre mois »

Même son de cloche du côté d’un organisateur du Festival Mawazine-Rythmes du monde, pour qui ce rendez-vous ne pourra pas redémarrer en 2022, en l'absence d'une longue préparation.

"Avec des frontières aériennes qui viennent de rouvrir il y a à peine deux mois, il nous est impossible de tout organiser en quatre mois seulement, en sachant que les réservations d’artistes requièrent au moins dix mois."

Partant de ce constat et du fait que l’interdiction des festivals en plein air n’a toujours pas été officiellement levée par les autorités, il ne pourra pas y avoir d'édition en juin 2022.

A la question de savoir pourquoi le Festival des musiques sacrées de Fès, qui se tient également dans des lieux ouverts, avait décroché une autorisation, notre source explique que ce rendez-vous se tiendra dans un format restreint, à savoir une durée de quatre jours au lieu d’une dizaine précédemment.

« Jazzablanca et Tanjazz n’attendent plus que les autorisations »

Contrairement à ses confrères qui vont, faute de temps suffisant, reporter à 2023 la tenue de leurs manifestations, le promoteur Moulay Ahmed Alami qui produit les festivals de Jazzablanca et Tanjazz nous apprend qu’il est fin prêt, et que ses équipes n’attendent plus que les autorisations administratives pour se lancer.

"Comme l’arrêté de décembre qui interdit leur tenue n’a toujours pas été levé, nous sommes dans l’attentisme. Nous savons que le Festival des arts populaires de Marrakech, organisé par le ministère de la Culture, aura bien lieu du 1^er au 5  juillet, et que celui de Timitar à Agadir a aussi été confirmé à la mi-juillet", avance notre source.

"Nous sommes impatients de décrocher les autorisations, car la programmation de Jazzablanca, qui devrait se tenir début juillet, et celle de Tanjazz, prévue fin septembre, sont très avancées à hauteur de 90%", confie Alami, qui espèreque ses équipes ne seront pas confrontées à un report des dates prévues.

« En juin 2022, le festival d’Essaouira prendra la forme d’une tournée nationale »

Selon un fidèle sponsor du Festival Gnaoua et musiques du monde d'Essaouira, le report des grands rendez-vous annuels, comme ceux de Mawazine et Oasis, s’explique aussi et surtout par la difficulté à trouver des sponsors dans une période post-crise sanitaire marquée par l'incertitude.

"S’il faut plusieurs mois pour booker des artistes, le plus difficile pour un promoteur est d’abord de trouver les financements nécessaires au paiement des cachets, du personnel, des infrastructures... C’est la raison pour laquelle les organisateurs du festival d’Essaouira travaillent sur un projet de tournée, avec des concerts de Gnaoua et musiques du monde qui auront lieu dans plusieurs villes du Maroc durant tout le mois de juin", avance notre source.

Pour résumer, c’est le festival qui va aller vers son public dans des salles fermées, et dans des lieux ouverts dont les accès seront bien contrôlés, précise ce sponsor. Il faudra donc attendre 2023 pour retrouver une édition classique du Festival Gnaoua et musiques du monde dans la ville d’Essaouira.

« Le Marrakech du Rire aura bien lieu durant la période estivale »

En dernier lieu, nous apprenons d’une source proche de l’organisation du Marrakech du Rire que cet événement aura bien lieu en été, mais nous devrons patienter pour en savoir plus.

« Il faudra attendre le lundi 11 avril pour trouver sur le site du Marrakech du Rire le format qui sera retenu, ainsi que les artistes programmés et les dates des spectacles de chacun d’entre eux », indique notre source.