Stock stratégique de céréales : un deuxième appel d'offres lancé par l'ONICL

L'ONICL a lancé, le mercredi 27 avril, un nouvel appel d'offres relatif au stock stratégique de céréales. Comme le précédent, il concerne l'octroi de la prime de stockage pour trois millions de quintaux de blé tendre et un million de quintaux de blé dur, issus de l'importation.

Stock stratégique de céréales : un deuxième appel d'offres lancé par l'ONICL

Le 28 avril 2022 à 15h10

Modifié 28 avril 2022 à 16h31

L'ONICL a lancé, le mercredi 27 avril, un nouvel appel d'offres relatif au stock stratégique de céréales. Comme le précédent, il concerne l'octroi de la prime de stockage pour trois millions de quintaux de blé tendre et un million de quintaux de blé dur, issus de l'importation.

L'Etat cherche à sécuriser trois millions de quintaux de blé tendre et un million de blé dur pour une durée de deux mois. La prime maximale de stockage stratégique des céréales est de 5 dirhams par quintal et par mois. Le coût maximal pour l'Etat est donc de 40 MDH.

L'ouverture des plis de cet appel d'offres est prévue pour le 17 mai. Les quantités devront être réalisées au plus tard le 31 mai 2022, et justifiées par les attestations d'escale et d'importation.

Toute la question est de savoir si les opérateurs vont suivre le ministère de l'Agriculture et l'ONICL. Car les réponses au premier appel d'offres qui concernait les mêmes quantités, et dont les résultats ont été dévoilés il y a quelques jours, n'ont pas permis de couvrir la totalité de la demande de l'Etat.

Ainsi, aucune offre n'a été formulée pour le blé dur. Sur 3 Mqx demandés pour le blé tendre, seul 1,36 Mqx a été sécurisé.

Le timing n'est pas opportun, les cours sont élevés

Selon un professionnel, membre de la Fédération nationale des minotiers (FNM), contacté par Médias24, "on ne peut pas faire du stockage stratégique pendant cette période de soudure où les cours sont élevés".

"Les prochaines récoltes au niveau international ne commencent qu'à partir du mois de juillet. Actuellement, nous n'avons que les anciens stocks et des prix qui galopent. Ce n'est donc pas intéressant de constituer des stocks avec des prix aussi élevés", poursuit notre interlocuteur.

C'est cette logique qui a prévalu lors des réponses au premier appel d'offres. "Si aucun opérateur n'a répondu pour le blé dur, c'est parce que les cours sont très élevés, et que les opérateurs importent à flux tendu", nous explique-t-on. "Généralement, les stocks disponibles répondent aux besoins des opérateurs pour deux mois. Offrir aujourd'hui deux mois à l'Etat revient à importer l'équivalent de quatre mois de stock, mais cela coïncide avec la baisse attendue des prix sur le marché, donc il y a un risque de pertes financières", poursuit notre source.

Le risque de dépréciation des stocks freine l'appétit des opérateurs

Pour le blé tendre, la situation est légèrement différente. Les stocks des opérateurs couvrent en moyenne les besoins de cinq mois. "Nous avons maintenu cinq mois de stocks de sécurité grâce aux importations de masse effectuées entre fin 2021 et aujourd'hui. Un effort a été fait sur le mois d'avril, dont les importations ont été de 1,8% supérieures aux besoins mensuels."

Si la capacité de stockage moyenne du marché est de cinq mois, elle varie d'un acteur à l'autre. Les petits acteurs peuvent avoir une capacité de un à deux mois de stock, quand les plus grands ont une capacité minimale de six mois. Par conséquent, chaque opérateur a répondu à l'appel d'offres en fonction du stock dont il disposait. Et, vu le contexte, les quantités étaient limitées.

"Les opérateurs ayant des stocks de cinq à six mois ont pu faire des offres pour deux mois maximum (mai et juin) car, au-delà, il y a le risque d'une baisse des cours mondiaux, et donc le risque de se retrouver avec une marchandise plus chère par rapport à la concurrence", explique notre source sectorielle.

"Si un opérateur sert aujourd'hui à l'Etat un stock et qu'au cours du mois de juillet les cours baissent, son concurrent sera plus compétitif. C'est pour cela que les gens ont été très prudents dans leurs offres", indique-t-elle.

Ce qui est certain, c'est que le ministère de l'Agriculture cherche à mettre en place le mécanisme de stock de sécurité de façon progressive. Et les présents appels d'offres font office d'exercices de rodage pour arriver, à terme, à sécuriser l'équivalent de six mois de consommation de céréales, en dehors des stocks des opérateurs. Ainsi, le Maroc pourra, à travers les deux stocks, sécuriser un an de consommation.

Stock de sécurité : 1,36 million de quintaux sécurisés pour deux mois

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