Le bout du tunnel se fait de moins en moins visible pour les opérateurs du marché automobile marocain. Bien au contraire, les perspectives de reprise s’éloignent encore un peu plus, après la publication des chiffres des ventes du mois d’avril par l'Aivam. Et pour cause, à 12.513 unités, les ventes de véhicules neufs ont chuté de 15,4% par rapport à la même période de 2021, enregistrant ainsi, et de loin, la plus forte baisse depuis le début de l’année. Cette contre-performance vient aggraver le bilan cumulé des quatre premiers mois, dont le repli dépasse désormais les 8,5%, à un volume de 53.912 unités.

L’effet des “puces”… et du Ramadan

Sans négliger l’effet Ramadan, période d’activité assez atone sur le marché automobile, les raisons de cette baisse spectaculaire résident toujours dans les difficultés d’approvisionnement.

Paralysés depuis des mois par la crise des semi-conducteurs, les constructeurs automobiles, surtout européens, se retrouvent également affectés par la guerre en Ukraine qui impacte l’activité des sous-traitants et réduit d’autant les volumes de production.

Résultat : avec des stocks sous tension, les opérateurs ont plus de mal à trouver des véhicules à vendre que de clients à convaincre. D’ailleurs, nombre de modèles ont tout simplement disparu des catalogues, alors que des nouveautés annoncées depuis des mois n’ont toujours pas trouvé leur chemin vers les showrooms.

Avantage aux marques asiatiques

Pesant près de 90% du marché, les ventes cumulées des voitures particulières accusent un recul de 7,7% par rapport aux quatre premiers mois de l’année 2021, à 48.148 unités écoulées. Et ce sont logiquement des marques japonaises ou coréennes, en capacité de renouveler leurs stocks, qui parviennent à conserver des évolutions positives de leurs ventes.

C’est notamment le cas de Hyundai (+21,5%, à 5.210 unités), Toyota (+38%, à 2.044 unités) ou encore Kia (+51%, à 1.841 unités). Reste à mentionner le cas de Dacia, indéboulonnable leader du marché. Si la marque voit ses ventes reculer de 15% (à 12.874 unités), c’est en bonne partie à cause de la disparition du Dokker, modèle aux volumes de ventes conséquents.

Le marché des véhicules utilitaires légers continue quant à lui de s’enfoncer dans le rouge : avec 5.764 unités écoulées à fin avril 2022, le volume des ventes cumulées affiche une baisse frôlant les 15%. Là aussi, on retrouve parmi les bons élèves des marques asiatiques comme Mitsubishi (+8,8%, à 741 unités), Hyundai (+17,6%, à 499 unités) et Kia (+157%, à 103 unités), mais aussi des constructeurs européens, dont Renault (+91%, à 1.296 unités) et Opel (+340%, à 119 unités).