
(Photo AFP)
L'attaque a visé, mardi 3 avril, une base de l'ONU en Centrafrique. Elle illustre la fragilité d'un pays toujours sous la coupe des bandes armées. Pour le moment, la nationalité des victimes n'a pas été dévoilée.
Des milices antibalaka ont pris pour cible une base temporaire de Casques bleus à Tagbara, près de la ville de Bambari (sud), a annoncé le porte-parole de l'ONU, Stéphane Dujarric, évoquant "plusieurs heures d'échange de tirs". "Les Casques bleus ont riposté et après plusieurs heures d'échange de tirs, l'un d'eux a été tué et 11 autres ont été blessés", a-t-il précisé.
Jusqu'à présent la nationalité du soldat tué et de ceux blessés n'a pas encore été dévoilée.
"Plus de 22 agresseurs anti-Balaka ont été tués", a ajouté l'ONU dans un communiqué. Les blessés ont été évacués vers la capitale Bangui et la ville de Bria.
L'attaque contre la base de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca) s'est produite à l'aube.
"Indépendamment" de cette attaque, la Minusca "a découvert, plus tard dans la matinée, les corps sans vie de 21 civils (13 hommes, 4 femmes et 4 enfants) près d’une église de Tagbara". "D’après les premières constatations, des armes traditionnelles ont été utilisées", selon un communiqué de l'ONU, semblant implicitement désigner des machettes et armes blanches.
Des renforts ont été envoyés à Tagbara, située à 60 kilomètres au nord-est de Bambari.
Lundi 2 avril soir, "des éléments de la base temporaire de la Force de la Minusca à Tagbara avaient été informés que l’UPC (l’Union pour la paix en Centrafrique, ex-Seleka) détenait 23 personnes dont 13 femmes, 7 hommes et 3 enfants", a aussi indiqué l'ONU. Ces personnes ont été récupérées par des Casques bleus avant d'être hébergées sur leur base "afin de garantir leur sécurité", selon l'ONU.
"Rien ne pourrait justifier de tels actes qui peuvent être considérés comme des crimes de guerre", ont souligné les Nations unies dans leur communiqué. "Une enquête sera diligentée afin de ne laisser aucune place à l’impunité", a-t-on ajouté de même source.
Dans un communiqué, la Minusca condamne ces attaques: "La Minusca condamne fermement ces attaques contre des civils et des Casques bleus, ayant causé des pertes en vies humaines".
La Centrafrique est embourbée dans un conflit meurtrier depuis 2013. Le renversement du président François Bozizé par l'ex-rébellion de la Séléka avait entraîné une contre-offensive des milices d'"autodéfense" antibalaka, entraînant les 4,5 millions d'habitants dans une spirale de violences.
Aujourd'hui, en dépit de tentatives de médiations pour pacifier la Centrafrique, près de 80% du territoire restent sous la coupe de groupes armés et l'autorité étatique ne dépasse guère les faubourgs de la capitale, Bangui.
Les groupes armés combattent notamment pour le contrôle des ressources. L'intervention de la France (2013-2016) et de la Mission des Nations Unies (quelque 12.500 hommes depuis 2014) ont permis début 2016 l'élection d'un nouveau président, Faustin-Archange Touadéra.
(Avec AFP)

Les derniers articles
- Premiers détails sur l'exercice Africa Lion 2018 par l'état-major des FAR (images)
- La Tunisie accueillera le prochain Sommet arabe
- Exportations de blé: Face à la Russie, la France peine à reconquérir l'Afrique
- La Tunisie va juger Ben Ali et d'anciens ministres pour torture
- Nigeria: Boko Haram a enlevé plus de 1.000 enfants depuis 2013
- L'Afrique, nouvel eldorado ou mirage pour les fonds privés?
- Un crash qui atteste de la connivence avérée de l'Algérie avec les séparatistes du polisario
- Algérie: 257 morts dans le crash d'un avion militaire
- Spectaculaire faille au Kenya: l’Afrique se sépare-t-elle en deux?
- Mali: Deux Casques bleus tués et 10 blessés dans une attaque
- Al-Sissi réitère le soutien de l'Egypte à l'intégrité territoriale du Maroc
- Israël suspend l'accord avec l'ONU sur les migrants africains (AFP)
- Décès de Winnie Mandela, l’ex-épouse de Nelson Mandela
- Sissi remporte un second mandat présidentiel avec 97,08% des voix