Abattages massifs dans le Sud-Ouest pour endiguer la grippe aviaire

(AFP)

Le 20 janvier 2022

L'Etat projette jeudi de faire abattre préventivement plus d'un million de volailles du Sud-Ouest pour mettre un coup de frein à la progression fulgurante de la grippe aviaire, désolant des éleveurs qui espéraient éviter la répétition de la crise de l'hiver dernier.

Pour que le virus ne trouve plus de support sur lequel se multiplier, il ne devra plus y avoir de canards, poules ou dindes dans les élevages d'une zone comptant 226 communes, principalement du sud des Landes, mais aussi de l'ouest du Gers et du nord des Pyrénées-Atlantiques.

"Il va nous falloir à peu près trois semaines pour assainir la zone", a-t-on indiqué au ministère de l'Agriculture.

L'administration compte ainsi "réduire la durée de l'épizootie", "prévenir son extension vers d'autres zones de production aujourd'hui indemnes" et "permettre une remise en place des animaux dans les élevages le plus rapidement possible", selon un communiqué.

Ce "dépeuplement préventif" implique "potentiellement" d'euthanasier 1,3 million d'animaux, principalement des canards.

Cela pourrait porter à 2,5 millions le total d'animaux abattus depuis le début de l'épizootie fin novembre. A chaque fois, les éleveurs sont indemnisés.

"Sont mises en place des réquisitions d'abattoirs (...) et on fait intervenir un maximum d'acteurs pour dépeupler les élevages, en particulier comme l'an passé les étudiants d'écoles vétérinaires", a-t-on précisé au ministère.

La diffusion du virus a brusquement accéléré depuis début janvier dans le Sud-Ouest, au coeur du pays du foie gras, où se concentrent la majorité des foyers de contamination.

- "Désespérés" -

C'est la quatrième crise liée à la grippe aviaire qui touche la France - et singulièrement le Sud-Ouest - depuis 2015. La dernière, l'hiver passé, avait entraîné l'abattage de plus de 3,5 millions de volailles, essentiellement des palmipèdes.

Pour éviter la répétition d'un tel bilan, il avait été décidé de confiner systématiquement les volailles lorsque le risque d'introduction du virus par les oiseaux migrateurs est jugé élevé, mais aussi d'abaisser le nombre de canards élevés en même temps dans les zones les plus denses.

"Les mesures qu'on a prises ont permis de ralentir la propagation, ça c'est certain", assure-t-on au ministère.

Toutefois, "on voit bien que tout ce qui a été mis en place était nécessaire mais pas suffisant", constate Hervé Dupouy, éleveur de canards dans les Landes, à la tête de la section palmipèdes de la FDSEA locale (syndicat majoritaire).

Selon le ministère, "les premières analyses montrent (...) que le virus est très présent dans l'environnement, qu'il est différent de l'année dernière, que les volailles ne répondent pas de la même façon à ce virus, et que les mesures de biosécurité doivent être améliorées à l'avenir".

Parmi les facteurs de diffusion, ce que l'administration qualifie de "liens épidémiologiques entre élevages", quand du matériel, des hommes et des animaux circulent d'une exploitation à l'autre.

"Il y a beaucoup d'interactions entre les éleveurs, les matériels qu'on se prête, les équipes d'attrapage [des canards] et de vaccination qui circulent dans les élevages", reprend Hervé Dupouy, pour qui "on a une culture de la biosécurité qui n'est pas adaptée à nos densités d'élevage."

"On est désespérés, le moral des agriculteurs n'est pas bon, poursuit l'éleveur. Au-delà de la situation que l'on vit, avec des animaux morts sur nos exploitations, comment se projeter vers l'avenir ?"

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Le 20 janvier 2022

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