Le volcan Nyiragongo gronde toujours plus fort, Goma dans l'angoisse

(AFP)

Le 25 mai 2021

La ville de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), était mardi dans l'angoisse d'une nouvelle éruption du volcan Nyiragongo dominant la ville, où de longues fissures ont fracturé le sol secoué par de violents tremblements de terre à répétition.

Le bilan humain de l'éruption soudaine de samedi soir est monté à 32 morts, selon les autorités locales, tandis qu'une première évaluation des organisations humanitaires internationales faisait état de 900 à 2.500 habitations détruites par les coulées.

Mardi, comme la veille, de forts séismes ont continué de secouer la région toutes les dix à vingt minutes, certains de forte intensité.

Deux fissures, large de quelques dizaines de centimètres par endroits, ont fracturé le sol en pleine ville, a-t-on constaté, alimentant la psychose d'une nouvelle éruption du volcan.

L'une a fendu le sol dans la partie ouest de la ville et s'étend sur plusieurs centaines de mètres, entre le mont Goma, qui marque la limite nord de la ville, jusqu'à l'hôpital général et les rives du lac Kivu.

L'autre, longue de près de cent mètres, est apparue en fin de matinée à proximité de l'aéroport, sur la chaussée de la route principale quittant Goma pour Butembo, vers le nord de la province.

- "Ça bouge de partout" -

"On ne sait pas quoi faire, on est dans l'embarras, il n'y a aucun message des autorités alors que ça bouge de partout", se plaignait Furaha Nyirere, un habitant interrogé près de l'aéroport, manifestement très inquiet.

"La situation est confuse, les gens hésitent. Il y a ceux qui rentrent, ceux qui repartent, c'est toujours la peur", a résumé un autre habitant angoissé.

Sous la violence des secousses, un immeuble de trois étages s'est partiellement effondré, faisant au moins sept blessés graves, selon la police sur place.

De nombreuses façades et cloisons de maison se sont lézardées. "Les murs de ma parcelle ont des fêlures", a constaté, inquiet, un autre habitant.

"Nous vivons tous dans la peur d'une nouvelle éruption", a confié à l'AFP le responsable local d'une organisation internationale.

"Les secousses sont très intenses. On a tous dormi dehors sous des moustiquaires, beaucoup d'habitants aussi, qui ont peur que leur maison ne s'effondre. Des fissures sont apparues sur les murs de notre bureau", s'alarmait cette source.

Le RSM (Rwanda sismic monitor), l'organisme public en charge de la surveillance sismique au Rwanda voisin, a enregistré dans la zone à 11H03 (09H03 GMT) un séisme de magnitude 5,3, et un autre de 4,6 une heure plus tôt.

Le gouvernement, dont une importante délégation ministérielle séjourne depuis lundi matin à Goma, a réitéré ses appels à la "vigilance" et a demandé à la population de "rester à l'écoute" des autorités provinciales.

- Enfants perdus -

Le bilan humain ne cesse d'évoluer à la hausse. Lundi soir, le coordonnateur provincial de la Protection civile au Nord-Kivu, Joseph Makundi, a fait état de 32 morts depuis l'éruption, au moins sept personnes étant décédées lundi, asphyxiées par les vapeurs toxiques, alors qu'elles marchaient sur la coulée de lave. Le précédent bilan était de 20 morts.

Selon une évaluation humanitaire conjointe, entre 900 et 2.500 habitations ont été détruites par la lave, a indiqué à l'AFP Raphaël Ténaud, chef adjoint de délégation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) à Goma. Ce qui peut être estimé, au bas mot, à au moins 5.000 personnes désormais sans foyer, a-t-il expliqué.

Outre le soutien aux déplacés et la recherche des enfants perdus, "le problème urgent, c'est l'eau", dans une ville en partie privée d'eau potable, après la destruction partielle par la lave d'une station d'épuration, et d'électricité, a jugé le responsable du CICR.

Selon l'Unicef, au moins 150 enfants ont été séparés de leurs parents et 170 autres sont portés manquants.

La route menant de Goma à Butembo, axe régional majeur et vital pour l'approvisionnement de la ville, a été coupée sur près d'un kilomètre par l'immense coulée de lave rocheuse et noirâtre.

L'aéroport de Goma reste pour le moment fermé, mais celui de Bukavu (à 70 km au sud-ouest sur la rive sud du lac Kivu), rouvert la veille, a été de nouveau fermé sur ordre du ministère des Transports.

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Le 25 mai 2021

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