Bousculade de Melillia: 65 migrants inculpés par la justice à Nador

(AFP)

Le 28 juin 2022

28 d'entre eux seront jugés pour participation à une bande criminelle. La majorité des accusés sont originaires du Soudan (Darfour). Quelques uns sont Tchadiens ou Maliens.

La justice a décidé de poursuivre 65 migrants, en majorité des Soudanais, pour avoir participé à la tentative de passage en force meurtrière vendredi, annonce l'AFP en citant un avocat de la défense.

Le parquet du tribunal de première instance de Nador a inculpé 37 migrants pour "entrée illégale sur le sol marocain", "violence contre agents de la force publique", "attroupement armé" et "refus d'obtempérer", a déclaré à l'AFP leur avocat.

Un second groupe, composé de 28 migrants, sera jugé en outre pour "participation à une bande criminelle en vue d'organiser et de faciliter l'immigration clandestine à l'étranger", a ajouté l'avocat.

L'avocat a précisé que la majorité des accusés étaient originaires du Darfour, dans l'ouest du Soudan, en proie à une grave crise alimentaire et où de récentes violences ont fait plus de 125 morts et provoqué le déplacement de 50.000 personnes.

D'autres sont Tchadiens et Maliens, l'un d'eux est Yéménite.

Réunion à l'ONU?

Dans un tweet, l'ambassadeur du Kenya à l'ONU Martin Kimani a annoncé qu'à l'initiative de son pays, soutenu par le Gabon et le Ghana --les deux autres pays africains actuellement membres non permanents du Conseil de sécurité--, celui-ci allait tenir une réunion à huis clos sur la répression violente des migrants de vendredi.

Selon des diplomates, la session avait été initialement envisagée lundi mais elle a finalement été repoussée à mercredi.

Elle portera sur "la violence meurtrière à laquelle sont confrontés les migrants africains entrant" dans l'enclave espagnole de Melilla depuis le territoire marocain, a précisé le diplomate kényan.

"Les migrants sont des migrants: qu'ils viennent d'Afrique ou d'Europe, ils ne méritent pas d'être ainsi brutalisés", a souligné Martin Kimani.

Interrogé lors de son point-presse quotidien sur le drame survenu vendredi, le porte-parole des Nations unies Stéphane Dujarric s'est borné à déclarer que l'ONU "déplorait cet évènement tragique et la perte de vies" qui en a résulté.

Des images insoutenables qui ont fait le tour du monde

Les premières images montrant des dizaines de corps migrants, dont une partie morts ou grièvement blessés,  entassés et gisant à même le sol, ont fait le tour du monde. On y voyait également quelques éléments de la force publique marocaine. Ces images accompagnaient l'information selon laquelle il y a eu des morts. Ce qui a laissé croire que les forces de sécurité marocaine avaient chargé violemment et tué des dizaines de personnes. Ce qui est évidemment faux.

Dimanche 26 juin, de nombreux ambassadeurs africains ont été réunis à Rabat et des cadres des ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères leur ont fourni les explications marocaines, appuyées par des photos et des vidéos. Cette réunion d'information a permis de montrer d'une part la violence d'une partie de ces migrants. Et d'autres part, que les morts ont été provoqués par une bousculade et un effondrement d'une partie de la clôture.

Le chef de la Commission de l'Union africaine, le Tchadien Moussa Faki Mahamat, a dénoncé "le traitement violent et dégradant de migrants africains", réclamant une enquête sur ce drame qui sera examiné mercredi par le Conseil de sécurité de l'ONU.

"J'exprime ma profonde émotion et mon inquiétude face au traitement violent et dégradant de migrants africains cherchant à traverser une frontière internationale entre le Maroc et l'Espagne", a tweeté dimanche soir Moussa Faki.

"J'appelle à une enquête immédiate sur cette affaire et rappelle à tous les pays leurs obligations, aux termes de la loi internationale, à traiter tous les migrants avec dignité et à faire porter leur priorité sur leur sécurité et leurs droits humains, tout en réfrénant tout usage excessif de la force", a ajouté le chef de la Commission de l'UA.

Au moins 23 migrants ont péri et 140 policiers ont été blessés, selon le bilan officiel publié samedi soir 25 juin.

(Rédaction Médias24 avec AFP)

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Le 28 juin 2022

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