Sous le volcan Nyiragongo, Goma continue de trembler

(AFP)

Le 26 mai 2021

A la grande peur de la population, toujours angoissée par une possible nouvelle éruption, de forts séismes se poursuivaient mercredi à Goma, au pied du volcan Nyiragongo, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC).

Effondrement d'immeubles, larges fissures au sol : les dégâts se multiplient à Goma, où des travaux de réhabilitation d'urgence ont été lancés pour rétablir eau courante et électricité.

Comme ces deux derniers jours, les tremblements de terre ont continué toute la nuit à intervalles réguliers, alimentant la psychose des habitants, qui, pour beaucoup n'ont pas dormi.

Deux secousses ont été particulièrement violentes, dont une vers 5H45 (03H45 GMT), suscitant une clameur de peur dans toute la ville et la panique des habitants, sortis précipitamment des maisons.

Selon le compte Twitter du RSM, l'organisme public en charge de la surveillance sismique au Rwanda voisin, dont la frontière jouxte la ville de Goma, ce séisme était d'une magnitude de 5,1.

Un bâtiment de deux étages s'est partiellement effondré, près d'une station-service, au moins trois maisons à étages ont été sérieusement endommagées et se sont en partie affaissées.

Des dégâts sont également signalés à Gisenyi, ville rwandaise de l'autre côté de la frontière, où plusieurs maisons ont été endommagées, ainsi que des routes, selon des témoins.

Par précaution, le marché, des commerces et plusieurs chantiers ont été fermés, de même que le principal hôpital du district, dont les patients ont été transférés vers Kigali.

Mardi, sous la violence des secousses, au moins quatre bâtiments s'étaient déjà effondrés dans Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu.

D'impressionnantes et longues fissures sont également apparues par endroits sur le sol.

Avec les nouvelles secousses, plusieurs de ces fissures se sont notablement élargies, rendant difficile la circulation sur la chaussée fracturée. De l'eau sortait de certaines de ces fissures, suscitant encore un peu plus la crainte des habitants.

Les occupants de nombreuses habitations ont préféré dormir dehors, sur des matelas et sous des moustiquaires pour les plus chanceux, en particulier les occupants des bâtiments de deux à trois étages qui ont poussé comme des champignons dans la ville ces dernières années.

- "Le danger s'éloigne" -

Selon les autorités, se référant au laboratoire local de volcanologie, les tremblements de terre (119 pour la seule journée de lundi) "ne sont pas magmatiques" et devraient baisser d'intensité, infirmant l'hypothèse d'une nouvelle éruption.

"Le danger tend à s'éloigner", a assuré une délégation ministérielle arrivée lundi de Kinshasa, qui a annoncé plusieurs mesures: prise en charge des obsèques des victimes, dons de 40.000 plaques de tôles, de vivres et de médicaments, visites de "réconfort", réhabilitation d'urgence des infrastructures touchées.

Ce qui ne suffit cependant pas à rassurer les habitants. Près d'un millier d'entre eux sont retournés au Rwanda, où ils ont été hébergés dans le camp de réfugiés de Busasamana, tandis que d'autres continuent à traverser, selon le ministère rwandais des situations d'urgence.

Des bateaux sur le lac Kivu ont multiplié les aller-retours entre Goma et Bukavu, à environ 70 km sur la rive sud du lac, pour évacuer temporairement des centaines de personnes.

Les ONG et organisations internationales, nombreuses dans la ville, ont "délocalisés" une grande partie de leurs personnels.

Dans Goma, inquiète mais toujours grouillante, l'activité restait néanmoins quasi-normale mercredi. Le bilan humain est toujours de 32 morts depuis l'éruption, dont une dizaine asphyxiés par les gaz toxiques en s'aventurant sur la coulée de lave encore fumante.

La lave s'est écoulée samedi soir en deux directions depuis les flancs du volcan, une coulée s'immobilisant dans les faubourgs nord-est de Goma, l'autre coupant sur un kilomètre la route nationale 4 reliant Goma à Butembo, un axe régional majeur et vital pour l'approvisionnement de la ville.

Selon une évaluation humanitaire conjointe, entre 900 et 2.500 habitations ont été détruites. Au moins dix quartiers sont privés d'eau courante, et une grande partie de la cité n'est plus alimentée en électricité.

L'accès à l'eau potable est un souci majeur, aggravé par des poussières et cendres toxiques qui se mélangent aux eaux de pluie. Tandis que les agences humanitaires se mobilisent pour les milliers de sans-abri et des centaines d'enfants isolés, séparés de leur famille par les évènements.

Des travaux ont débuté pour réhabiliter la RN4 à la sortie nord, de même que pour réparer une ligne à haute tension coupée, a-t-on constaté.

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Le 26 mai 2021

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