Hassan Benomar

Vice-président de la Chambre des représentants, membre du bureau politique du RNI

L’urgence hydrique au coeur de l’action du gouvernement Akhannouch

Le 27 février 2022 à 10h00

Modifié 27 février 2022 à 10h00

Le temps du populisme est terminé. Place à l’action! La seule  capable de répondre aux aspirations légitimes des Marocains. Et c’est le sens de l’engagement du gouvernement de Aziz Akhannouch formé de trois partis qui ont obtenu la confiance, pleine et large, des citoyens-électeurs à l’issue du triple scrutin de septembre 2021.

Ce mandat franc et clair qui traduit la soif de changement chez une bonne partie de nos concitoyens représente pour nous un grand stimulant en dépit d’une conjoncture très difficile (crise sanitaire, guerre en Ukraine, flambée des prix des hydrocarbures et du fret…).

Parti-locomotive de l’exécutif, le RNI est conscient, plus que jamais, surtout en ces temps troubles et instables à l’échelle internationale, de l’ampleur de ses responsabilités et des défis posés à notre pays dans les domaines économique et social. Le gouvernement s’est déjà mis au travail pour stimuler l’emploi à travers le programme Awrach et bien d’autres chantiers d'envergure comme la généralisation de la couverture sociale, avec pour finalité  d’asseoir les fondements d’un État social fort qui ne laisse aucun de ses enfants au bord de la route.

Mais il y a d'autres urgences.

La première de ces urgences est le monde rural qui souffre actuellement de l’insuffisance des précipitations, aggravée par l’amenuisement des réserves hydriques. Le taux de remplissage des barrages  est aujourd’hui à un niveau historiquement bas, autour de 33%, ce qui expose notre pays à des difficultés majeures liées à la pérennité de notre modèle agricole et plus globalement à la sécurité alimentaire nationale.

Face aux incertitudes climatiques, il n’est plus tenable pour nous de continuer à dépendre du ciel pour une bonne partie de l’agriculture située essentiellement dans les zones bour. Il est grand temps d’élaborer des alternatives viables et durables pour les cultures céréalières.

A cet égard, une solution envisageable consisterait à construire des ouvrages de transfert d’eau depuis les régions mieux dotées en eau vers les zones comme l’Est et le Sud du pays où les précipitations sont insuffisantes et les besoins en eau importants. Pour la grande agriculture, la véritable assurance-vie dans ce domaine, le bouclier efficace qui permettra de faire face aux pénuries en eau  et satisfaire les futurs besoins en eau, a pour nom le dessalement de l’eau de mer. Cette technologie, certes coûteuse en énergie, reste une option viable pour peu qu’elle soit couplée avec les énergies renouvelables, éolien et solaire, où le Maroc est à l’avant-garde.

Conscient de la nécessité de diversifier son potentiel hydraulique, le Maroc a fait le choix stratégique du dessalement de l’eau de mer dont un ouvrage d’envergure, implanté dans la province de Chtouka-Aït Baha dans la région d’Agadir, est entré en service fin janvier dernier.

S’inscrivant dans le cadre du Plan Maroc Vert, cette unité, dont les travaux ont été lancés par SM le Roi en février 2020, est conçue pour assurer l’irrigation de 15.000 hectares dans la zone agricole de Chtouka. Ici s’est développée une agriculture maraîchère moderne et performante tournée notamment vers l’export, sauf que la région est confrontée depuis des années à une rareté des ressources hydriques du fait d’une surexploitation de la nappe phréatique et de la difficulté de mobiliser  les eaux de surface.

Je suis personnellement d’avis que le Maroc doit accélérer le rythme en matière de dessalement de l’eau de mer. La région de Casablanca-Settat, qui concentre l’essentiel de l’activité économique du pays, bénéficiera bientôt dans ce domaine d’une unité d’un montant de 4,4 milliards de DH. Fruit d’un partenariat public-privé, ce complexe peut assurer l’irrigation de 15.000 hectares et fournir l’eau potable à 1,6 million d’habitants.

Le défi majeur pour le Maroc, déterminant pour son développement futur, est d’œuvrer inlassablement pour diversifier son patrimoine d’infrastructures hydrauliques.  La politique des bagages, qui procède d’une vision royale pertinente inaugurée par feu le Roi Hassan II et poursuivie par SM le Roi Mohammed VI, a contribué de manière globale au développement économique et social du pays. Reste à compléter le schéma hydraulique national  en investissant davantage dans des  unités de dessalement de l’eau de mer,  les barrages collinaires et en construisant des  ouvrages de transfert d’eau.

Accompagnée d’une campagne de sensibilisation de la population à l’importance de l’économie d’eau et aux dangers que représente son gaspillage, cette politique de diversification hydrique est fondamentale.  Elle permettra au Maroc de lutter contre les déperditions d’eau dont le taux avoisine les 45% dans notre pays contre 20% en Europe et 7% en Israël tout en sécurisant la production d’eau à usage à la fois agricole, domestique et industriel.

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